érence de presse le 4 mai 2012 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[04/05/2012 16:40:31] PARIS (AFP) Alstom s’est engagé vendredi à poursuivre durant les trois prochaines années le redressement de ses performances entamé durant l’exercice achevé fin mars, après une mauvaise passe liée à la crise.
Sur l’exercice écoulé, le groupe industriel français a engrangé un bénéfice net de 732 millions d’euros, en hausse de 58% par rapport à l’exercice précédent, qui avait été plombé par des charges exceptionnelles de restructuration.
Le chiffre d’affaires annuel est ressorti en baisse de 5% à 19,9 milliards d’euros, continuant à pâtir de la crise, qui avait lourdement pesé sur l’exercice antérieur et provoqué une chute des entrées de commandes.
La marge opérationnelle a quant à elle reculé à 7,1% sur l’exercice, contre 7,5% un an plus tôt, s’établissant ainsi dans le bas de la fourchette de prévision du groupe (qui était comprise entre 7 et 8%).
Mais Alstom souligne que ses ventes se sont progressivement redressées au cours de l’année, après avoir atteint un point bas durant le premier trimestre.
Autre signe du dynamisme retrouvé des activités du groupe, spécialisé dans les infrastructures d’énergie et de transport (des centrales électriques au TGV), son carnet de commandes a gonflé de 5% à 49,3 milliards sur l’ensemble de l’exercice, grâce à un bond de 14% des commandes reçues à 21,7 milliards.
Celles-ci ont atteint sur le seul quatrième trimestre un niveau record depuis 2008.
Par branches, les activités dans l’énergie, qui représentent 75% des ventes d’Alstom, ont été marquées par l’obtention de contrats majeurs pour des centrales électriques, ainsi qu’une pluie de contrats petits et moyens dans les énergies renouvelables, tant dans l’hydroélectricité que dans l’éolien.
– Objectifs ambitieux-
Alstom fait également état d’un “volume habituel” de commandes petites et moyennes dans la transmission électrique, un domaine où il a par ailleurs fait une percée dans une technologie innovante de lignes à haute tension, en décrochant un premier contrat en Suède, qu’il a qualifié de “stratégique”.
Enfin dans la division transport, spécialisée dans la construction ferroviaire, des TGV aux trams, des gros contrats ont été décrochés en Europe et à Singapour.
Par ailleurs, comme Alstom s’y était engagé, sa trésorerie libre disponible est redevenue positive en cours d’exercice (même si elle est négative de 573 millions sur l’année entière).
Dans la foulée, le groupe a dévoilé des objectifs ambitieux pour l’exercice en cours et les deux suivants (soit jusqu’en 2014-2015), disant tabler sur une croissance de plus de 5% par an de son chiffre d’affaires, un redressement progressif de sa marge opérationnelle, qui devrait remonter autour de 8% sur l’exercice 2014-2015, et une trésorerie libre positive sur chacun des trois exercices.
En termes de commandes, “nous avons eu malgré l’attentisme qui a prévalu sur un certain nombre de nos marchés, notamment européens, une activité commerciale soutenue et nous pensons qu’elle se maintiendra” sur les trois ans qui viennent, a commenté le PDG du groupe Patrick Kron.
M. Kron a par ailleurs commenté avec philosophie l’abandon récent des poursuites engagées par son groupe contre Eurostar suite à l’achat par la compagnie transmanche de trains à grande vitesse auprès de Siemens, estimant qu’il fallait “savoir enterrer la hache de guerre”.
Ces annonces, assorties d’un dividende annuel en hausse de 29%, ont déclenché des prises de bénéfices. L’action du groupe Alstom a perdu 4,26% en clôture, à 26,27 euros, dans un marché parisien en baisse de 1,90%.