à Athènes, le 4 mai 2012 (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[04/05/2012 20:34:31] ATHENES (AFP) Le leader des socialistes grecs Evangélos Vénizélos a clos vendredi sa campagne pour les législatives en se présentant comme le garant d’une politique “responsable” et “réaliste”, seule à même d’assurer le maintien de la Grèce dans la zone euro.
“Dimanche, chaque citoyen qui veut rester en Europe et dans l’euro devra soutenir le Pasok dans les urnes”, a lancé le président du Pasok lors de son dernier meeting tenu sur la place Syntagma, en contrebas du parlement où 32 partis tenteront dimanche de décrocher un siège.
M. Vénizélos a fortement insisté sur l’enjeu du scrutin: “Tout se jouera dimanche. La vie. La sécurité. L’avenir de chaque famille grecque et du pays tout entier”.
Les socialistes qui avaient emporté les dernières législatives de 2009 sont devancés dans les sondages par les conservateurs de la Nouvelle Démocratie.
Evangélos Vénizélos veut cependant croire que son parti, affaibli par la politique d’austérité draconienne conduite depuis deux ans, arrivera en tête des votes dimanche, battant le rappel des fidèles “déçus”, “désabusés” ou encore “indécis”.
L’ancien ministre des Finances qui a bouclé en mars les délicates négociations sur le second prêt au pays et l’effacement d’une parti de sa dette, s’est prévalu de représenter un parti “responsable” et “réaliste”, prêt à gouverner avec toutes les forces “pro-européennes” du pays.
Pour autant, le Pasok n’envisage d’être “la béquille de personne”, a soutenu M. Vénizélos alors que tous les sondages attestent du caractère quasi inévitable d’une coalition gouvernementale entre socialistes et conservateurs.
La collaboration s’annonce âpre: tandis que le chef de la Nouvelle Démocratie Antonis Samaras a réaffirmé jeudi soir sa revendication d’un gouvernement autonome, le leader des socialistes a copieusement attaqué son principal adversaire.
Il lui a reproché ne pas avoir eu “un mot d’autocritique” sur “l’état de ruine dans lequel son parti a laissé le pays en 2009”, lors du retour au pouvoir des socialistes qui partagent le pouvoir en Grèce avec la Nouvelle Démocratie depuis la fin de la dictature en 1974.
“M. Samaras ne comprend pas que les vieilles pratiques partisanes ont changé”, a critiqué M. Vénizélos.
L’homme fort des socialistes n’a pas épargné non plus la gauche radicale du Syriza, créditée d’une importante dynamique, mais qui ne propose rien d’autre que de “financer la mort du pays”.
A l’instar d’Antonis Samaras qui, en meeting la veille à Athènes, avait exhorté les électeurs à “isoler” le parti néo-nazi en lice pour le scrutin, M. Vénizélos a appelé à “refuser la fascisation de la société, l’entrée des adeptes du neo-nazisme au parlement et la nostalgie de la dictature”.
Le parti neo-nazi Aube dorée est crédité dans les sondages de 5% d’intention de vote, ce qui lui permettrait d’obtenir des députés pour le première fois.
Malgré cornes de brumes et confettis, le meeting du Pasok et son public d’âge mûr était très loin d’offrir une image comparable aux grands messes monstre des précédentes campagnes.