ésidente, Mme Joyce Banda, le 7 avril 2012 à Lilongwe (Photo : Stephane de Sakutin) |
[07/05/2012 12:24:23] BLANTYRE (Malawi) (AFP) La banque centrale du Malawi a dévalué lundi la monnaie nationale, le kwacha, de 34% par rapport au dollar, répondant à l’une des principales exigences du Fonds monétaire international (FMI) et dans l’espoir de venir en aide à son économie malade.
Le taux de change officiel est passé de 166 kwachas pour un dollar vendredi à 250 kwachas vendredi, un niveau qui se rapproche des cours pratiqués au marché noir (plus de 300 kwachas).
“A 250 kwachas par dollar, le taux de change est juste car le marché noir est dévalué. Après cette dévaluation, le kwacha est maintenant pleinement convertible”, a souligné Charles Chuka, le nouveau gouverneur de la Banque de réserve du Malawi, dans un communiqué.
Une dévaluation du kwacha était réclamée depuis des mois par le FMI pour mettre fin à une pénurie de devises qui empêche notamment ce pays pauvre d’Afrique australe d’importer le pétrole dont il a besoin.
La pénurie de devises était en grande partie due au fait que les dollars étaient changés au marché noir, plus avantageux, ce qui a asséché le circuit monétaire officiel.
“La Banque a pris des mesures qui devraient améliorer la disponibilité de devises étrangères sur le marché par le transfert aux banques commerciales de dollars américains, issus des recettes sur des ventes aux enchères de tabac (principale exportation malawite, ndlr). En outre, la Banque a également permis aux touristes de régler leurs factures locales dans toute monnaie convertible ou en kwachas malawites en vendant des devises sur le marché”, a précisé la banque centrale.
Le président Bingu wa Mutharika, décédé début avril, avait obstinément refusé de dévaluer le kwacha, expliquant que ce serait préjudiciable aux plus pauvres.
Mais la nouvelle présidente, Mme Joyce Banda, qui estime que le Malawi a besoin d’un milliard de dollars pour reconstruire son économie, a entrepris depuis sa prise de fonction de rétablir la confiance avec les bailleurs de fonds internationaux et a accédé à leurs demandes.
L’aide internationale –notamment américaine et britannique– avait été gelée l’an dernier en raison des dérives autoritaires du régime de M. Mutharika.
Le FMI avait suspendu en juin 2011 un programme d’aide au Malawi et déclaré qu’il était “hors-jeu”, le gouvernement ayant échoué à amortir la pénurie chronique des réserves de changes du pays.
La dévaluation “conjuguée à la libéralisation du marché des changes, doit également contribuer aux efforts du gouvernement pour parvenir à un accord rapide avec le FMI qui devrait permettre de libérer les flux des donateurs ces prochains mois”, a affirmé la banque centrale malawite dans son communiqué.