Lagarde sceptique quant aux objectifs de déficit budgétaire

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ège du FMI à Washington, le 23 juin 2011 (Photo : Jim Watson)

[07/05/2012 19:17:01] ZURICH (AFP) La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde s’est dite lundi sceptique quant au respect à tout prix des objectifs chiffrés de déficit budgétaire, affirmant à Zurich que les actes étaient plus importants.

“Les pays doivent garder les mains fermes sur le volant. Si la croissance est moins bonne qu’attendu, ils devraient s’en tenir aux mesures budgétaires annoncées, plutôt qu’aux objectifs budgétaires annoncés”, a-t-elle affirmé lors d’un discours prononcé à l’université de Zurich.

“En d’autres termes, il ne faut pas combattre toute baisse des recettes fiscales ou hausse des dépenses causée uniquement par l’affaiblissement de l’économie”, a-t-elle ajouté devant plusieurs centaines de personnes.

Ce discours a été prononcé au lendemain de l’élection en France du socialiste François Hollande à la présidence de la République. Celui-ci s’est engagé à ce que le budget de la France soit à l’équilibre à la fin prévue de son mandat en 2017.

Revenant sur cette élection, elle a indiqué qu'”un changement démocratique (avait) eu lieu”. Le nouveau président socialiste doit déterminer avec son équipe “quelles politiques doivent être adoptées à court et à long terme. J’espère que ce sera un très solide ancrage en Europe et dans la zone euro”, a-t-elle souligné.

Elle a également évoqué l’Espagne alors qu’une vaste polémique sur le déficit de ce pays agite les instances européennes depuis l’arrivée au pouvoir des conservateurs en novembre. Le gouvernement de Mariano Rajoy a approuvé vendredi un projet de budget 2012 extrêmement rigoureux qui doit ramener le déficit à 5,3% du produit intérieur brut.

La Commission européenne a ces derniers mois dit souhaiter que Madrid revienne dès fin 2013 dans les limites du Pacte de stabilité, à 3% du PIB, mais a semblé assouplir cette position en mai, pour tenir compte d’une conjoncture difficile pour la quatrième économie de la zone euro.

“Un énorme travail a été accompli et plus de travail va encore être effectué” pour surmonter la crise dans la zone euro, a rappelé la directrice générale du FMI, ajoutant que “les partenaires de la zone euro ont en tête l’impératif de la croissance”.

Mme Lagarde a insisté sur le fait qu’il fallait plus de croissance, mais que cette dernière n’excluait pas des mesures d’austérité. Choisir entre ces deux directions est “un faux débat”, car il est possible d’établir “une stratégie qui est bonne pour la stabilité et bonne pour la croissance”, a-t-elle ajouté.