Moins d’un an après l’annonce officielle de sa création, en juin 2011 à Paris, à l’occasion de l’édition parisienne du Forum de l’ATUGE, Wiki Start Up est sur orbite. En effet, «le premier centre privé d’affaires et d’incubation en Tunisie», ainsi que le définissent ses promoteurs, a déjà pris en charge une bonne dizaine de futurs entrepreneurs porteurs de projets novateurs.
«Nous avons aujourd’hui 15 start-ups en mandat, qui représentent un investissement total de plus de 40 millions de dinars», révèle Mondher Khanfir, p-dg de Wiki Start Up.
Les 15 start-ups, qui sont à différents stades d’avancement, opèrent dans différents secteurs. Deux d’entre elles concernent des projets initiés par des Tunisiens de la diaspora, l’un en France et l’autre aux Etats-Unis. «Nous avons un peu de tout. D’abord, des technologies de l’information –essentiellement dans la mobility (applications pour le mobile). A titre d’exemple, l’un des promoteurs dans ce domaine va lancer de la publicité sur le mobile. Il a obtenu tous les accords, notamment celui de Tunisie Télécom, et prépare le lancement de la première campagne», indique Mondher Khanfir.
Deuxième secteur, les biotechnologies. «Nous avons une start-up dont l’initiatrice va partir le mois prochain aux Etats-Unis «pour passer dans un accélérateur», après avoir achevé l’élaboration de son business plan au format anglo-saxon. Nous l’y avons aidé en vue de l’«exposition» internationale. L’entrepreneuse concernée va passer trois mois aux Etats-Unis. Sur place, elle devra faire deux choses: nouer des alliances stratégiques, et affiner sa stratégie et sa connaissance du marché potentiel, dans l’analyse dans le secteur des biotechnologies. Si elle travaille très bien sur place -et nous allons nous assurer qu’elle va être encadrée par les membres de notre réseau- cet effort devrait être couronné par la levée de fonds», précise le patron de Wiki Start Up.
Parmi les quinze start-ups coachées par cet incubateur figure également un projet dans l’énergie verte, basé également sur un travail de recherche -l’initiative en revient à un jeune ingénieur qui travaille sur la production d’énergie à partir de la filière d’huile d’olives-, l’industrie audiovisuelle, la télé interactive, des places de marché virtuelles, et l’e-marketing.
Ces promoteurs en herbe ont emprunté la voie de l’alternative, passant par cet incubateur, parce que «leurs projets ne peuvent pas être financés par le secteur bancaire. Le risque étant trop élevé pour le banquier, ces entreprises ne sont donc pas bancables», explique notre interlocuteur. Qui trouve, pour cette raison, insensé, pour ne pas dire absurde, le fait qu’«en Tunisie nous avons lié le financement de l’innovation à la banque. Il faut donc qu’en même temps on se libère et on libère le secteur bancaire, car ce n’est pas son rôle de financer le risque. En tout cas, pas le haut risque, lié aux investissements dans des projets à dominante immatérielle».
D’ailleurs, l’heure de vérité approche pour ces start-ups, puisque Wiki Start Up ouvrira début mai la première Investment Data Room dédiée à ces jeunes pousses innovatrices.