David Cameron : lutte contre les déficits et soutien à la croissance vont de pair

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est de Londres, le 8 mai 2012 (Photo : Ben Stansall)

[08/05/2012 16:57:10] LONDRES (AFP) Le Premier ministre britannique David Cameron a défendu mardi sa politique d’austérité, estimant que la lutte contre les déficits n’était pas antinomique avec le soutien à la croissance défendu par le président français élu François Hollande et d’autres voix en Europe.

“Parlons de ce que vous appelez austérité et que j’appellerai plutôt efficacité, c’est-à-dire le fait de s’occuper à la fois de notre déficit budgétaire et d’obtenir de la croissance. Nous devons faire les deux choses à la fois”, a-t-il déclaré lors d’un déplacement conjoint avec le numéro deux du gouvernement Nick Clegg dans une entreprise de l’est de Londres.

“Et si vous regardez ce que le président Hollande suggère en France, en fait son programme pour juguler les déficits n’est pas très éloigné de la voie que nous suivons”, a-t-il assuré.

“C’est un peu un mythe de croire qu’il y a des gens en Europe qui vont se mettre à dépenser beaucoup plus d’argent tandis que d’autres savent qu’ils doivent juguler leur dette et leurs déficits”, a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement a réaffirmé que la création d’un grand marché unique européen était le meilleur moyen de soutenir la croissance. “Il faut finir de le mettre en oeuvre et c’est cette discussion que nous aurons avec le nouveau président français et d’autres pays européens”, a-t-il expliqué.

David Cameron a invité François Hollande à se rendre en visite “dès que possible” à Londres afin de continuer à “travailler très étroitement” avec le gouvernement français, a indiqué mardi Downing Street, soulignant que la relation avec la France était “très importante pour le Royaume-Uni”.

MM. Hollande et Cameron “doivent se rencontrer à l’occasion de la prochaine réunion du G8”, les 18 et 19 mai aux Etats-Unis, “et le Premier ministre a invité le président élu à venir à Londres dès que possible”, a-t-il ajouté

François Hollande n’avait pas été reçu par David Cameron lors d’une visite à Londres en cours de campagne, et le Premier ministre britannique avait apporté son soutien à Nicolas Sarkozy.

“Nous avons expliqué notre position à ce moment-là”, a rappelé le porte-parole. “Il n’est pas dans les pratiques habituelles des chefs de gouvernement de recevoir des candidats à une élection en cours”.

Dans un entretien accordé au magazine en ligne Slate vendredi dernier et validé après son élection, M. Hollande a expliqué qu’il allait “rencontrer rapidement David Cameron pour évoquer les avantages d’une coopération plus poussée de (leurs) deux pays au plan industriel et pour poursuivre le rapprochement engagé en matière de défense”.

Le président a toutefois lancé plusieurs piques à la Grande-Bretagne sur les questions européennes.

“Les Britanniques ont été particulièrement timides sur les enjeux de la régulation financière et attentifs aux seuls intérêts de la City”, a estimé M. Hollande. “D’où leurs réticences à la mise en place de la taxe sur les transactions financières et à l’harmonisation fiscale en Europe”, a poursuivi M. Hollande, soulignant aussi leur “relative indifférence à l’égard du sort de la zone euro”.

“L’Europe n’est pas un tiroir caisse et encore moins un self service”, a-t-il ajouté.