La Grèce s’inquiète de savoir si elle recevra une tranche prévue de prêts UE

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Vue du parlement grec, le 6 mai 2012 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[09/05/2012 09:18:11] ATHENES (AFP) La Grèce toujours en quête d’un gouvernement après le rejet électoral de l’austérité, s’interrogeait mercredi sur les intentions de l’Union européenne de lui verser ou non comme prévu cette semaine, une tranche de prêts visant à la sauver du défaut de paiement.

Selon le quotidien libéral Kathimérini, la Commission européenne a assuré Athènes qu’elle verserait jeudi cette perfusion prévue de 5,2 milliards d’euros, dont l’essentiel doit couvrir des arriérés de l’Etat.

“Il y a des questions sur le versement ou non cette semaine” d’une nouvelle tranche prévue de prêts, a affirmé sur la radio Skaï, Ghikas Hardouvelis, le conseiller économique du Premier ministre sortant.

“Pourquoi nous donnerait-on de l’argent” si le pays devait dévier de ses engagements de rigueur, comme l’ont laissé augurer l’ensemble de ses dirigeants politiques, a-t-il ajouté.

M. Ghikas Hardouvelis confirmait ainsi les doutes relayées par la presse mercredi, sur ce versement.

De son côté le quotidien en ligne To Vima faisait état à l’inverse d’un éventuel ajournement d’un versement attendu “cette semaine”, sans le chiffrer, si l’UE décidait d’accentuer la pression pour que le pays reste sur la route où l’ont engagé ses bailleurs de fonds, UE et FMI.

Aucun responsable grec ne chiffre publiquement les réserves de trésorerie du pays, laissant les médias avancer diverses dates, allant de fin juin à fin août, au-delà desquelles le pays serait menacé de faillite. M. Hardouvelis a toutefois insisté sur le fait que le pays dépend des prêts de ses partenaires pour couvrir ses besoins de financement.

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ésident de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le 8 mai 2012 à Bruxelles (Photo : Thierry Charlier)

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait prévenu mardi la Grèce qu’elle n’avait pas d’autre choix que de se plier à la rigueur, sous peine de s’exposer au “défaut de paiement”.

Le pays sera confronté à sa première échéance le 15 mai, quand il devra rembourser quelque 450 millions d’euros d’obligations que leurs détenteurs ont refusé d’effacer dans le cadre de la vaste opération de restructuration de la dette d’Athènes menée en mars.

Le gouvernement sortant avait d’abord menacé de ne pas rembourser ces créances, mais le ministre sortant des Finances, Philippos Sahinidis est désormais à la recherche d’un aval politique sur la position à tenir, selon le quotidien Ta Néa.

La Grèce est menacée de paralysie politique, dans l’incapacité de former un gouvernement depuis les législatives de dimanche, les partisans de la poursuite du plan d’austérité concocté avec l’UE et le FMI n’ayant pas obtenu la majorité (149 sièges sur 300). De leur côté les opposants à l’austérité qui vont de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, sont profondément divisés. De nouvelles élections pourraient être organisées en juin.