Crise grecque : la dette allemande recherchée, le taux de l’Espagne à 6%

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à la Bourse de Francfort (Photo : Daniel Roland)

[09/05/2012 10:45:19] PARIS (AFP) Les investisseurs cherchaient la sécurité et se ruaient mercredi sur la dette allemande, dont le taux à 10 ans était au plus bas historique, tout en évitant l’Espagne, dont le rendement repassait au-dessus de 6%, en raison des craintes qui pèsent sur la Grèce et la zone euro.

Les investisseurs se ruaient une nouvelle fois vers les actifs considérés comme les plus sûrs, à commencer par la dette allemande, qui fait office de valeur refuge depuis le début de la crise de la dette.

Peu après 09H00 (07H00 GMT), le rendement allemand, qui évolue en sens inverse de la demande, est tombé à 1,530%. Il remontait ensuite un peu à 1,534% à 10H52 (08H52 GMT), contre 1,541% mardi à la clôture.

“L’extrême fragilité du paysage politique en Grèce et la probabilité grandissante d’un blocage du prochain prêt de l’Europe et du FMI conforte l’idée que la peur des actifs risqués va dominer sur le marché”, estiment les stratégistes de BNP Paribas.

Par conséquent, les investisseurs se détournaient des dettes les plus fragiles, en première ligne en cas d’aggravation de la crise en zone euro et d’effets de contagion de la situation en Grèce.

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La Bourse de Madrid (Photo : Dominique Faget)

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Espagne repassait au-dessus des 6% sur le marché de la dette européenne, pour la première fois depuis mi-avril. A 10H52, il grimpait à 6,022%, contre 5,817% mardi à la clôture.

L’Italie n’était pas en reste et voyait son taux monter à 5,512% (contre 5,441%).

De son côté, la dette française résistait, avec un taux à 10 ans en légère hausse à 2,843% (contre 2,804%).

Aucune coalition ne semble être en mesure de se dégager pour gouverner la Grèce après les élections législatives qui ont fait la part belle, dimanche, aux partis anti-austérité.

Les investisseurs craignent que cette instabilité politique ne débouche sur l’arrêt de la poursuite du second plan de sauvetage international, qui pourrait mener vers un défaut de paiement du pays, voire à une sortie de l’euro.

“La sortie de la Grèce de la zone euro risque de remettre en cause l’idée même de l’Europe aux yeux des marchés. Très clairement, les investisseurs ne seront pas incités à prêter au Portugal, à l’Irlande ou même à l’Espagne s’il y a un risque que (l’un de ces pays) abandonne un jour l’euro”, résume le courtier Aurel BGC.