Le manque de compétitivité et les produits contrefaits menacent l’artisanat tunisien

Par : TAP

L‘artisanat tunisien souffre, aujourd’hui, de l’importation arbitraire des produits contrefaits provenant essentiellement de Chine, mais aussi de la baisse de la production, de la faiblesse de la compétitivité des sociétés artisanales et de la dégradation de la qualité des produits.

L’Office national de l’Artisanat tunisien (ONAT) a procédé à une évaluation du secteur qui fait ressortir, également, une désaffection des artisanes pour l’activité du tissage, en l’absence d’un revenu conséquent (actuellement 80 dinars) et la non exploitation de certaines matières naturelles, disponibles dans certaines régions.

Parmi les autres faiblesses figurent les difficultés liées à l’absence d’un approvisionnement en matières premières à des prix préférentiels, les problèmes de commercialisation des produits après la dissolution de la Société de commercialisation des produits de l’artisanat (SOCOPA). La multiplication des intervenants dans les circuits de commercialisation des produits artisanaux agit, négativement, sur la transparence des opérations commerciales, notamment dans les zones touristiques.

Quant aux points forts du secteur révélés par l’ONAT, ils consistent en sa capacité à créer des emplois avec des financements modestes, par rapport à d’autres domaines. Il recèle, également, des compétences, à même d’innover et de doper la qualité des produits. L’existence d’une dizaine d’écoles supérieures dans les métiers d’art, permet de conforter cette tendance.

D’après l’ONAT, un programme spécial a été élaboré pour l’année 2012, visant le renforcement de la contribution du secteur au développement régional. Conçu sur la base des spécificités de chaque région, ce programme exige le développement des cadres réglementaires pour promouvoir l’investissement, la mise à niveau des entreprises, la qualité, la recherche, l’innovation et le marketing. L’office se propose de créer un mécanisme pour préserver des spécialités artisanes liées à la tapisserie, en réservant un soutien financier aux artisanes, sous forme de primes versées chaque mois, suivant le rendement mensuel et après la normalisation du produit.

Le secteur de l’artisanat, qui assure 7.000 emplois par an, compte 350.000 artisans opérant dans 76 activités (tapisserie, fabrication de bijoux, poterie et céramique, mosaïque…).

Avec 1.200 sociétés artisanales, il ne contribue que faiblement aux exportations nationales (seulement 2,2%, pour une valeur de 385 millions de dinars) ainsi qu’à 4% du PIB.

WMC/TAP