Lors d’une conférence de presse, tenue mercredi 9 mai, le porte-parole officiel
du Conseil de la Finance Islamique de Tunisie (COFIT), Wadîi Mzid, a affirmé
qu'”il n’existe pas d’études évaluant le besoin du marché tunisien d’adopter les
services de la finance islamique”.
Cependant, il a fait remarquer que “les expériences des banques islamiques en
Tunisie montrent l’engouement du Tunisien pour ce type de financement”.
D’ailleurs, “la Banque Zitouna a attiré, au cours de la première période de son
ouverture, plusieurs Tunisiens”, alors qu’une étude élaborée par la Banque
africaine de développement (BAD) a indiqué que les actifs financiers islamiques
ne dépassent pas 2% du total des actifs qui circulent sur le marché tunisien.
M. Mzid a ajouté que “ces indicateurs montrent que le citoyen est intéressé par
cette filière de la finance” qui contribue à la résolution de plusieurs
problèmes relatifs au financement.
Les experts en finance islamique, participant à cette conférence, ont mis
l’accent sur la complémentarité entre la finance islamique et la finance
classique. Ils ont précisé que l’affluence vers ce type de produits financiers,
dans le monde, n’est pas liée aux croyances mais à l’efficience de ces services
et leur rentabilité, soulignant que 80% de la clientèle de la finance islamique
en Malaisie ne sont pas musulmans.
Ridha Abbes, avocat et membre fondateur du COFIT, a recommandé d’accélérer
l’élaboration d’un cadre législatif de la finance islamique et d’accorder aux
banques commerciales qui ont entamé la commercialisation de ces produits le
temps nécessaire pour former et initier leurs ressources humaines à ces nouveaux
produits.
Par ailleurs, Mohamed Nouri, président du conseil du COFIT, a présenté un aperçu
du conseil créé en mars 2012 sous forme d’une association scientifique à but non
lucratif qui vise essentiellement la contribution au développement de
l’industrie financière sur le marché local. Il a indiqué que le conseil oeuvre à
trouver les mécanismes adéquats pour l’intégration de la finance islamique dans
le système financier tunisien et propose aux particuliers et professionnels un
cadre technique et charaique adapté aux produits de la finance islamique.
Le comité de direction est composé de 28 membres actifs dans les domaines des
affaires, juridique et des finances ainsi que d’universitaires spécialisés dans
la finance islamique et de cadres de certains ministères.
WMC/TAP