Selon le deuxième sondage d’Ernst&Young
sur l’Attractivité de l’Afrique, pour
débloquer son potentiel de croissance, l’Afrique doit faire face à trois défis
clefs: changer la perception de la communauté internationale, accélérer
l’intégration régionale et combler le déficit en matière d’infrastructures.
La perception est au moins aussi difficile à changer que la réalité. Cela est
particulièrement vrai concernant la situation de l’Afrique ainsi que le fait
ressortir la deuxième étude d’Ernst & Young sur l’attractivité de l’Afrique.
Certes, le deuxième sondage d’Ernst & Young 2012 Africa attractiveness survey
confirme les principales conclusions du premier, notamment en ce qui concerne le
taux de croissance des pays africains et la progression du flux
d’investissements directs étrangers à destination de notre continent. Ces
IDE
ont cru de 27% en 2011 par rapport à l’année précédente, de 20% en moyenne
depuis 2007 et de 153% en termes absolus au cours des 8 dernières années.
Toutefois, «malgré la croissance et le progrès, notre édition 2012 (…) révèle
qu’il subsiste encore un fossé au niveau de la perception entre ceux qui font
déjà des affaires en Afrique, qui croient en l’histoire émergente de la
croissance africaine, et ceux qui n’ont pas encore investi et continuent à
associer le continent principalement avec l’instabilité, le conflit et la
corruption», note Mark Otty et Ajen Sita, respectivement associé responsable
zone, Europe,
Moyen-Orient, Inde et Afrique, et associé responsable zone Afrique
à Ernst & Young.
Ernst & Young a sondé plus de 500 investisseurs et leaders des milieux
d’affaires.
En raison de ce décalage de perception, malgré la forte croissance continue des
projets d’investissements directs étrangers, l’Afrique traîne encore derrière la
plupart des autres régions pour ce qui est de la rétention de l’attention des
investisseurs internationaux.
Aussi, pour faire sauter ce verrou et débloquer le potentiel de croissance de
l’Afrique, le rapport d’Ernst & Young recommande de faire face à trois défis
clefs: changer la perception de la communauté internationale, accélérer
l’intégration régionale et combler le déficit en matière d’infrastructures.
Sur ce premier point,
Ernst & Young –qui se positionne en défenseur du continent
et affirme considérer, à ce propos, le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié
vide- estime qu’il y a encore «du travail à faire. Les Africains et les
passionnés de l’Afrique ont besoin de mieux articuler et «vendre» l’histoire de
la croissance et des opportunités d’investissement» qu’offre le continent.
Sur le second point, l’accélération de l’intégration régionale, Ernst & Young
appelle à en faire «la plus grande priorité de la prochaine décennie». Car si ce
processus ne s’intensifie pas, «l’Afrique restera structurellement marginalisée
dans l’économie globale».
Enfin, pour ce qui est des infrastructures, l’Afrique devra investir près de 90
milliards de dollars par an entre 2010 et 2020 pour combler son retard dans ce
domaine par rapport aux autres régions émergentes. Un investissement qui
présente l’incommensurable avantage d’aider à l’approfondissement espéré de
l’intégration régionale, notamment en reliant les différents marchés entre eux.