à Londres contre la réforme des retraites (Photo : Carl Court) |
[10/05/2012 14:07:39] LONDRES (AFP) Des dizaines de milliers de salariés de la fonction publique étaient à nouveau en grève jeudi au Royaume-Uni pour protester contre la réforme des retraites projetée par le gouvernement, objet d’une contestation récurrente depuis dix-huit mois.
Les syndicats, qui ne fournissent généralement pas de chiffres de participation, espéraient mobiliser jusqu’à 400.000 personnes, sans atteindre toutefois l’ampleur de la grève de novembre qui avait rassemblé près de deux millions de mécontents, d’après leurs estimations.
Des fonctionnaires, des maîtres de conférence, des policiers, des gardiens de prison, des salariés du secteur de la santé et du ministère de la Défense se sont joints au mouvement, ainsi que ceux de l’Immigration, faisant craindre des files d’attente dans les aéroports.
Du personnel supplémentaire a été déployé en prévision aux postes frontières pour faire face aux pics d’arrivées dans la journée.
Le mouvement a aussi touché des perceptions, des collèges et des musées.
Des piquets de grève sont apparus devant des centres pour l’emploi, des tribunaux et d’autres bâtiments officiels.
Plus de 20.000 officiers de police ont manifesté à Londres contre cette réforme mais aussi contre les coupes budgétaires dans la police, arborant des casquettes noires avec cette inscription: “les coupes sont criminelles”.
à Londres contre les coupes budgétaires dans la police (Photo : Daniel Sorabji) |
Le gouvernement a toutefois minimisé l’ampleur de la contestation, assurant que “la majorité des salariés du public étaient au travail” et que “la plupart des services publics étaient ouverts normalement”, grâce aux plans de substitution mis en place.
Selon lui, 100.000 fonctionnaires seulement ont participé à la grève, un chiffre qui ne prend pas en compte une partie des salariés du public qui n’ont pas tous le même statut.
Le principe de la réforme, qui prévoit notamment de repousser l’âge de départ à la retraite jusqu’à 67 ans, voire 68, contre 60 actuellement, et d’augmenter les cotisations, a été réaffirmé mercredi par le gouvernement qui assure que le système actuel n’est pas viable.
“Il est très décevant qu’une poignée de syndicats s’obstinent à lancer des grèves inutiles qui ne serviront à personne”, a-t-il déploré dans un communiqué. “Les négociations sur les retraites ne seront pas rouvertes et la grève ne permettra pas d’obtenir quoi que ce soit de plus”.
Après des mois de négociations, la plupart des syndicats de la fonction publique restent opposés à la réforme.
Le gouvernement “s’attaque aux retraites pour réduire le déficit, dont est responsable une élite cupide à la City”, a dénoncé Gail Cartmail, un responsable du syndicat Unite. Et les “plans de rigueur de George Osborne”, le ministre britannique des Finances, “commencent à écoeurer tout le monde”.
Cette grève est le troisième mouvement d’ampleur contre la réforme des retraites organisé depuis juin 2011 au Royaume-Uni.