L’Espagne lance une nouvelle réforme des banques, trop exposées à l’immobilier

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à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[11/05/2012 13:10:39] MADRID (AFP) Le gouvernement espagnol a adopté vendredi une nouvelle réforme des banques, jugées trop exposées au secteur sinistré de l’immobilier, leur imposant de sortir de leurs bilans ces actifs et de réaliser des provisions supplémentaires de 30 milliards d’euros.

C’est “un exercice de transparence pour donner de la crédibilité et de la confiance” au secteur bancaire espagnol, a assuré la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, à l’issue du Conseil des ministres.

Mais l’annonce a été très mal accueillie à la Bourse de Madrid, qui a chuté de plus de 3% immédiatement après, emportée par les banques: à 12H51 GMT, l’indice Ibex-35 des valeurs vedettes espagnoles plongeait de 3,49% à 6.799,8 points, son plus bas niveau depuis 2003.

Premier volet de la réforme: une hausse des provisions exigées du secteur bancaire pour se protéger de son exposition au secteur immobilier sinistré, qui représentera pour les banques un effort additionnel de 30 milliards d’euros.

Ces nouvelles provisions seront surtout concentrées sur les actifs considérés comme “non problématiques”, mais susceptibles de le devenir, avec un taux de couverture qui grimpera “de 7 à 30% (de la valeur de des actifs) d’ici fin 2012”, a expliqué à la presse le ministre de l’Economie Luis de Guindos.

Par ailleurs, les banques devront désormais séparer les actifs immobiliers de leurs bilans, pour les placer dans des agences spécialisées, ce qui permettra d’en fixer leur juste prix.

“Ce sera obligatoire pour toutes les entités”, a affirmé le ministre, alors que jusque là le gouvernement laissait entendre que les banques auraient le choix de séparer ou non de leurs bilans ces actifs, dont une grande partie est considérée comme “problématique”, car à la valeur incertaine depuis l’éclatement de la bulle en 2008.

Pour fixer ce juste prix, le gouvernement a adopté “un accord qui mandate deux sociétés d’audit indépendantes pour réaliser une valorisation des bilans des entités financières” qui croulent sous les actifs immobiliers problématiques, a indiqué Soraya Saenz de Santamaria.