Le congrès mondial de financement des projets de développement sera organisé, le 16 mai 2012 à Tunis, avec 300 participants dont 200 bailleurs de fonds internationaux. Un événement sur lequel le ministère de l’Investissement et de la Coopération internationale compte beaucoup pour trouver le financement adéquat aux différents projets programmés en 2012 et 2013 en Tunisie.
Parmi les participants, il y aura bien évidemment la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la Banque européenne d’investissement, la Société financière internationale, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, l’Agence française de développement, l’Agence japonaise de coopération internationale, la Banque islamique de développement ainsi que des fonds d’investissement publics et aussi privés.
100 projets…
L’objectif du congrès est de présenter des projets pour investissement. Ces projets seront présentés, indique Riadh Bettaïeb, ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, selon une version standard et dans trois langues (français, anglais, arabe) afin de faciliter l’accès aux différents intervenants. Sans nous fournir plus de détails, le ministre indique qu’il y a un grand nombre de projets qui nécessite de gros financements. «Ce qui nous a incité à chercher d’autres pistes autres que le financement public», ajoute-t-il, lors de la conférence de presse du 11 mai 2012.
Une centaine de projets ont été identifiés pour être financés. Selon Alaya Bettaïeb, secrétaire d’Etat à la coopération internationale, il s’agit de trois types de projets: un premier type qui a été retardé faute de financement complet, un deuxième type qui n’a pas trouvé de financement et un troisième type qui manque d’études.
Ces projets concernent l’infrastructure de base et requièrent un financement de 3.770 millions de dollar, le développement durable pour 1.570 millions de dollars et les secteurs productifs avec 9.423 millions de dollars. On indique aussi que 60 à 70% du financement global de ces projets sera apporté par des prêts des institutions internationales.
43 grands projets…
De grands projets seront également présentés, au nombre de 43, et dont le coût de financement s’élève à 300 millions de dinars dans les secteurs de la production, de l’infrastructure, du transport et du tourisme. Parmi ces projets, Youssef Bou Hlel, représentant du ministère du Développement régional, cite l’autoroute Tunis-Kasserine, dont l’étude primaire a montré qu’il n’est pas rentable, mais après la révolution, il permettra d’améliorer l’accès à cette région dépourvue… économiquement.
Il s’agit aussi de la plateforme logistique de Radès, dont un appel d’offres a été lancé en 2011, mais qui n’a toujours pas trouvé de soumissionnaire. Une nouvelle étude a été réalisée afin de soumettre ce projet à un partenariat public/privé. Sans oublier le port en eaux profondes d’Enfidha, la zone logistique à Djebel Ouest, la station électrique El Mad, etc.
Intentions d’investissements..
D’un autre côté, le ministre a affirmé que les intentions d’investissement ne manquent pas. Plusieurs investisseurs étrangers ont montré leur intérêt de venir investir en Tunisie. Par exemple, le contrat de Diar Qatar à Tozeur a été signé la semaine dernière; le projet touristique Ben Ghayadha à Mahdia est en cours d’étude; le projet de transfert de gaz (Tataouine et Gabès) est aussi en cours d’étude. Une délégation turque a discuté avec le ministère un ensemble de projets dans les zones intérieures.
A souligner, en outre, que l’Office des Terres domaniales compte organiser un congrès d’investissement pour inciter les hommes d’affaires étrangers à profiter des terres domaniales pour s’implanter en Tunisie. Le ministre précise qu’une vingtaine d’investisseurs prendront part à ce congrès.
M. Bettaïeb indique que les offres d’investissement sont majoritairement dans le secteur agroalimentaire, à l’instar de la production du sucre, production laitière, le fourrage animalier. D’autres investissements ont été déclarés dans la pétrochimie, la logistique, les zones industrielles et même dans les banques.
Le ministre affirme que les banques tunisiennes sont assez petites et ne jouent pas un grand rôle de développement. «La solution pourra être d’intégrer quelques unes, de les vendre ou de donner de nouvelles autorisations», explique-t-il.
Le ministère compte également entamer un ensemble de réformes. Des projets de lois seront soumis à l’Assemblée nationale constituante, dont un projet concernant la loi sur la concession entre le secteur privé et le secteur public. L’objectif est de permettre au secteur privé d’être un partenaire efficace dans la promotion de l’investissement.