à Singapour en juin 2011 (Photo : Roslan Rahman) |
[11/05/2012 16:08:48] PARIS (AFP) Trois sociétés ont fait état à l’AFP de leur candidature pour gérer les onze noms de domaine internet français, dont le .fr, dans le cadre d’un appel d’offres lancé après la remise en cause du système en place par le Conseil constitutionnel fin 2010.
L’appel à candidatures s’est clos vendredi.
Outre l’Association française pour le nommage internet en coopération (Afnic), actuelle gestionnaire et candidate à sa succession, la société FRNIC et l’Office d’enregistrement des extensions internet françaises (filiale du prestataire luxembourgeois OpenRegistry) se sont fait connaître publiquement.
Jusqu’à présent, l’Afnic, association loi 1901, était l’office d’enregistrement officiel pour six des onze noms de domaine français: .fr, .yt (Mayotte), .wf (Wallis et Futuna), .tf (terres australes et antarctiques françaises), .pm (St Pierre et Miquelon) et .re (Réunion).
Les autres noms de domaines français – .bl (St Barthélemy), .gf (Guyane française), .gp (Guadeloupe), .mf (St Martin) et .mq (Martinique) – sont gérés par divers organismes.
L’appel à candidatures, lancé le 20 mars, a pour objectif de mettre en place un nouveau cadre juridique: en octobre 2010, le conseil constitutionnel avait censuré la loi de 2004 encadrant l’attribution des noms de domaine, la jugeant insuffisante au regard des enjeux du marché et demandant une clarification des règles au législateur.
Contactée par l’AFP, la direction en charge du dossier à Bercy a indiqué que la liste des candidats ne serait pas rendue publique dans l’immédiat. Le nouveau gestionnaire du .fr doit être désigné le 30 juin au plus tard.
Dans un communiqué vendredi, l’Afnic a “réaffirmé ses atouts”, soit “une gestion rigoureuse et orientée vers l’intérêt général” ou encore “un mode de gouvernance associatif, ouvert et au service de tous”.
“Il y a un certain nombre d’arguments qui font que cela aurait un intérêt d’avoir un office d’enregistrement unique, déployé pour toutes les extensions (internet) du territoire. Il ne faut pas sous-estimer la concurrence mais on peut dire qu’on a de bons atouts”, avait en mars déclaré à l’AFP le directeur général de l’Afnic, Mathieu Weill.
Mais pour la société FRNIC, qui a aussi déposé sa candidature, que ce soit du point de vue des “tarifs, de la gouvernance et de la technologie, le .fr est à la traîne par rapport aux autres pays européens, avec trois fois moins de .fr que la moyenne de ses voisins”, argumente son co-fondateur Guillaume Buffet.
Sa société propose une “gestion collective” du .fr, via une structure détenue par l’ensemble des acteurs du numérique: associations professionnelles, associations d’utilisateurs et bureaux d’enregistrement” des noms de domaine.
Autre société en lice, le prestataire luxembourgeois OpenRegistry et sa filiale Oeeif (Office d’enregistrement des extensions internet françaises) qui met en avant sa “légitimité technique et commerciale” et veut “faire bouger les choses”.
“Il y a un vrai problème de rayonnement du .fr en Europe et dans le monde, l’Allemagne compte par exemple 15 millions de noms de domaines, alors que la France n’en recense qu’un peu plus de 2 millions”, a commenté Jean-Christophe Vignes, co-fondateur d’OpenRegistry.
En 2011, les noms de domaine internet se terminant en .fr ont atteint le nombre de 2,1 millions, grâce à une augmentation de 17% en un an.
Dans le monde, l’extension générique .com reste très largement en tête du classement, avec plus de 95 millions de noms de domaine enregistrés.
Le tarif médian pour créer un nom de domaine est d’environ 12 euros hors taxe en France.