étallurgie (UIMM) Denis Gautier-Sauvagnac (C) le 26 septembre 2007 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach) |
[11/05/2012 16:57:48] PARIS (AFP) Le parquet de Paris a requis le renvoi en procès de l’ex-patron de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Denis Gautier-Sauvagnac, dans l’enquête sur des retraits suspects de fonds au sein de l’organisation patronale de l’UIMM.
Le parquet requiert son renvoi pour abus de confiance et travail dissimulé, dans cette enquête visant à déterminer la destination de 16,5 millions d’euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 des caisses de l’organisation, selon le réquisitoire consulté par l’AFP, confirmant une information des Echos.
Le parquet demande également que soient jugés son ancien bras droit Dominique de Calan, pour complicité d’abus de confiance et l’UIMM en tant que personne morale pour travail dissimulé. Il requiert également un procès pour deux autres responsables de l’organisation.
Il reviendra au juge d’instruction Roger Le Loire de les renvoyer ou non en procès.
Denis Gautier-Sauvagnac (“DGS”) est soupçonné d’avoir utilisé ces espèces “d’une part pour payer des rémunérations et compléments de rémunérations à des salariés de l’UIMM, faits constitutifs du délit de travail dissimulé, et d’autre part, pour effectuer des versements à des tiers sans justifier ni de la cause ni des bénéficiaires”, selon le réquisitoire.
Devant le juge, il a expliqué que l’utilisation de ces espèces pouvait être séparée en “trois paquets”: l’une pour des “compléments de rémunération”, une deuxième pour des “dépenses de caisse” comme le remboursement de frais de mission.
Pour la troisième partie, “dans la tradition de l’UIMM et comme on le faisait depuis des décennies, l’UIMM a apporté un concours financier à des organismes qui participent à notre vie sociale”, a dit DGS, mais sans donner de nom.
Selon le parquet, DGS a “eu un rôle central, non seulement car il a été le dernier à détenir les sommes dont il refuse d’indiquer l’affectation, mais également car il a organisé la pratique des retraits d’espèce, fixant le quantum et la périodicité de ces retraits et autorisant la destruction des pièces comptables afférentes”.
Pour cette raison, sa responsabilité est “établie des chefs d’abus de confiance”.
Les enquêteurs ont cherché à déterminer si ces fonds avaient pu notamment servir à un financement de confédérations syndicales et d’organisations étudiantes, mais ils se sont heurtés à un mur du silence.