Pour le Japon, la crise de la dette dans la zone euro est le premier facteur de risque

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à Pékin (Photo : Petar Kujundzic)

[13/05/2012 07:26:22] TOKYO (AFP) La crise de la dette dans la zone euro est le facteur de risque le plus important pour l’économie japonaise, a déclaré le Premier ministre Yoshihiko Noda dans un entretien à la presse, estimant que les événements en Europe étaient une des causes de la force du yen.

“Il est risqué de se tenir sur le bord et de regarder. Il ne s’agit pas seulement de l’Europe, il y a une possibilité que cela se propage à l’économie mondiale”, a souligné M. Noda dans un entretien à l’agence Dow Jones Newswires paru ce week-end.

“C’est bien évidemment le principal facteur de risque pour l’économie japonaise”, a-t-il ajouté.

L’Europe doit certes prendre des mesures pour éviter la contagion à d’autres régions, mais les pays extérieurs à cette zone ne peuvent pas se contenter de regarder sans rien faire, selon le Premier ministre.

Les autorités japonaises gardent par ailleurs un oeil sur le marché des changes et l’évolution du yen, a-t-il ajouté.

“Nous surveillons de près le marché pour voir si les dernières évolutions résultent de l’état réel de l’économie ou si elles sont les fruits de mouvements spéculatifs”, a déclaré le Premier ministre.

Le renchérissement du yen entame la compétitivité des exportations japonaises et le montant des revenus réalisés par les firmes japonaises à l’étranger.

Le yen a progressé récemment face au dollar, avec un dollar à moins de 80 yens ces derniers jours, en raison de la nouvelle poussée d’inquiétudes sur la zone euro, où la Grèce ne parvient pas à former un gouvernement.

Le yen valait 84 yens pour un dollar en février, après une intervention de la Banque du Japon.

Pour enrayer cette nouvelle hausse de la devise japonaise, le Premier ministre n’a pas écarté la possibilité d’une action unilatérale. “Il y a des moments où nous avons agi seuls. Il peut y avoir plusieurs approches”, a-t-il rappelé.

Il en a également appelé à la Banque du Japon. “Nous partageons avec la Banque du Japon l’opinion selon laquelle un yen fort et la déflation sont des défis, pour l’économie, qui doivent être relevés”, a déclaré Yoshihiko Noda.

“J’espère que la Banque du Japon prendra des mesures audacieuses au bon moment et de manière adéquate en ayant ces pensées en tête”, a-t-il encore dit.