à la loupe (Photo : Raul Arboleda) |
[14/05/2012 06:38:12] WASHINGTON (AFP) Facebook a beau être l’une des plus grosses entrées en Bourse réalisées aux Etats-Unis depuis des années et fixer un prix abordable pour ses actions, les petits porteurs qui voudraient avoir leur part de ce phénomène de l’économie internet ont de nombreux obstacles devant eux.
D’autant que les 900 millions d’utilisateurs du site communautaire n’ont aucun traitement de faveur.
Pour mettre la main sur certaines des plus de 337 millions d’actions mises à prix entre 28 et 35 dollars qui devraient commencer à s’échanger vendredi au marché Nasdaq, ce sont d’abord les investisseurs institutionnels, puis les épargnants les plus aisés, qui sont favorisés.
Les compagnies d’assurance, les fonds de pension et autres fonds communs de placement se tailleront la part du lion.
Une part est réservée aux petits porteurs, mais la définition de “petit” est toute relative: les courtiers expliquent que la demande est tellement élevée qu’ils répartiront ce qu’ils arriveront à obtenir parmi leurs meilleurs clients.
Chez Fidelity, l’un des plus gros courtiers américains, les introductions en Bourse les plus médiatiques sont généralement réservées aux clients disposant d’au moins 500.000 dollars sur leur compte, ou ceux qui réalisent au moins 36 transactions par an, selon un agent de la société.
Si vous êtes considérés comme un client très précieux, un compte rempli à hauteur de 250.000 dollars peut suffire, a ajouté cette employée, sans vouloir dévoiler son identité.
“Ce n’est en tout cas pas un système où les premiers arrivés sont les premiers servis”, dit-elle à l’AFP.
En outre, il n’y a pas de garantie sur le nombre d’actions qu’on peut obtenir: “ça peut être tout ce que le client demande, ou une partie, ou rien du tout”.
Chez TD Ameritrade, il faut au moins 250.000 dollars sur son compte ou 30 transactions ces trois derniers mois.
En outre, explique une porte-parole de TD Ameritrade, Beth Evegan, les projets d’investissement du client, et sa situation financière globale, sont pris en compte: les courtiers essaient d’éviter les retraités qui pourraient beaucoup souffrir d’une perte sur leur investissement dans une valeur risquée.
Mais même avec cette sélection, “nous ne savons pas combien d’actions nous obtiendrons” pour pouvoir les redistribuer.
La plupart des courtiers ont des critères similaires.
Ensuite, même les petits porteurs qui gagnent le gros lot et obtiennent le droit d’acheter un paquet d’actions avant la première cotation publique pourraient se trouver dans l’impossibilité de tirer partie d’un bond de la valeur Facebook au premier jour d’échanges publics.
En effet, beaucoup de courtiers exigent que leurs clients gardent leurs actions un certain temps, plutôt que de vendre dès l’euphorie du premier jour. Fidelity fixe un délai de 15 jours, chez d’autres cela va jusqu’à 30 jours.
L’analyste Rocco Pendola, chez The Street, se veut encourageant pour les petits porteurs. “Soyons francs: on a peu de chance d’avoir des actions Facebook au moment de l’entrée en Bourse”, écrit-il. D’un autre côté, “il reste beaucoup de temps pour prendre le train en marche. Il s’agit d’une entreprise à long terme, très durable, et avec de bonnes perspectives de croissance. C’est un mythe de penser que Facebook (…) est dirigé par un gamin sans expérience.”