à au Parlement belge à Bruxelles (Photo : Nicolas Maeterlinck) |
[14/05/2012 10:12:29] PARIS (AFP) Le Premier ministre belge, Elio di Rupo, a estimé que l’arrivée au pouvoir en France de François Hollande “provoque une accélération du débat sur la croissance”, dans un entretien au quotidien français le Monde daté de mardi.
“Les mentalités évoluent et la zone euro doit s’en sortir par le haut, en alliant rigueur et relance. S’il n’y a pas de rigueur, les marchés s’affolent et nous mènent à la catastrophe. Or, les gens ont besoin d’espoir. L’arrivée de François Hollande provoque une accélération du débat sur la croissance”, a jugé le Premier ministre socialiste belge, qui a salué l’élection d’un “ami de 20 ans”.
“Les conservateurs font un blocage idéologique: le marché unique, sans contraintes, serait la solution à tout. En réalité, peu de gens sérieux considèrent encore que le marché pourrait s’autoréguler miraculeusement. C’est l’autorité publique qui doit assurer l’équilibre. Donc oui à la réforme, mais pour quoi faire? Enrichir les banques et les managers? Ou favoriser l’activité et l’emploi?”, a-t-il demandé.
Elio di Rupo a aussi appelé à “compléter” le traité budgétaire européen, “pour lui ajouter un protocole doté de mécanismes contraignants”. “Mais c’est le fond qui importe, pas la forme. (…). On s’est focalisé sur le volet économique en négligeant notamment l’éducation. Dans le domaine de l’emploi, on ne peut laisser une génération de jeunes se désespérer. C’est un inadmissible gâchis, peut-être un crime”, a-t-il dit.
“Je travaillerai avec tous mes collègues pour trouver des compromis. Les populations attendent des solutions et l’esprit européen est désormais en crise, ce qui favorise les extrémismes et le repli”, a souligné Elio di Rupo, rappelant que depuis 2011, “huit gouvernements ou coalitions sont tombés, dans l’Union, sous l’effet de la crise”.
“Cela pose la question du conflit entre la représentation démocratique et la logique des marchés. Il est urgent de se la poser lorsqu’on voit un parti néonazi apparaître en Grèce. Ce que peuvent produire certaines formes de désespoir doit nous interpeller”, a-t-il affirmé.