La Compagnie française d’assurance-crédit à l’export “COFACE“ a amélioré son appréciation concernant l’environnement d’affaires de la Tunisie. La COFACE nous attribue le rating A4, qui est l’équivalent d’un triple A, en l’assortissant toutefois d’une «perspective négative». Ce dernier élément signifie que notre notation risque d’être dégradée.
Tout récemment, la COFACE a réajusté son appréciation à «perspective stable». Il faut rappeler que la COFACE ne mesure pas les performances de l’économie dans son ensemble mais bien la «solvabilité» des entreprises tunisiennes qui importent des biens de l’étranger et notamment de France. Ce relèvement d’appréciation signifie que les entreprises tunisiennes ont moins d’impayés avec leurs fournisseurs français. Signe qui ne trompe pas que les entreprises tunisiennes ont consolidé leur trésorerie. Du moins pour la catégorie d’entreprises qui importent de France, les biens et services.
Malgré les déficits un rebond de l’activité
La nouvelle a été affichée par la COFACE, il y a peu, sur son portail électronique. Elle a été confirmée, récemment par le chef de la Mission économique auprès l’ambassade de France lors d’un séminaire organisé par la COTUNACE auquel avaient participé le président et le directeur exécutif de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI). Le chef de la Mission économique avait rappelé que la COFACE, malgré les déficits jumeaux qui grèvent le dynamisme économique du pays, tablait sur un rebond de la consommation des ménages.
Les économistes de la COFACE considèrent que la loi des finances complémentaire va impulser l’investissement privé dans le sillage de l’investissement public. Un déclic de croissance est acquis qui boosterait immanquablement la demande interne.
Par ailleurs, les déficits jumeaux persistants, pour les raisons structurelles que l’on connaît, aggravés par le recul du tourisme et celui des transferts des TRE (Tunisiens résidents à l’étranger) ainsi que la mollesse des exportations en direction de l’UE, menacée de récession, ont été atténués par l’aide internationale. Celle-ci provenant de la Banque mondiale (BM) et de la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que des divers concours de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de l’Agence française de développement (AFD) et bientôt de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) feront que le pays évite toutes restrictions en matière de contrôle de change ou des importations.
Le lobbying ciblé de la CTFCI
Dans le contexte économique actuel, encore incertain, la Chambre tuniso-française s’emploie, pour sa part, à conforter les courants d’affaires entre les deux bords. Elle appuie le regain d’intérêt des entreprises françaises pour leurs homologues tunisiennes et vice versa. Deux mille chefs d’entreprise tunisiens ont été encadrés par la chambre en 2011 pour la visite de salons professionnels en Hexagone, dont certains sont très prestigieux, tel BATIMAT à Paris, ou celui de l’aéronautique du Bourget.
Des entreprises françaises sont également appuyées par la Chambre pour leur quête de partenariats ou d’approvisionnements auprès d’entreprises locales. En cas de manifestation d’intérêt par au moins quatre fournisseurs locaux, l’entreprise française est invitée à se déplacer.
De plus en plus d’entreprises tunisiennes, par souci de proximité, souhaitent prendre pied sur le marché français. La Chambre, via son accès au réseau des chambres de commerce régionales, peut prêter main fore. En 2011, deux entreprises tunisiennes ont sauté le pas. La première a inauguré un show room dans la région lyonnaise. Et, la deuxième a inauguré un bureau de liaison en Franche Comté.
En revanche, les impayés des importateurs français sont en augmentation
Il y a toutefois un bémol au tableau. Les impayés des entreprises françaises sont en augmentation. En 2010, les sinistres, entendez les impayés, des entreprises françaises ont représenté 15% du total des primes d’assurances sur ce pays. En 2011, cette proportion est passée à 19%. Alors pourquoi les entreprises françaises ne paient-elles pas?, peut-on se demander.
L’explication fournie par les services du contentieux de la COTUNACE révèle que ces sinistres proviennent d’une insolvabilité de droit, c’est-à-dire de procédures de dépôt de bilan ou de règlement judiciaire. Ces deux motifs concernaient 75% des sinistres en 2010. Ils sont passés à 90% en 2011. Il faut donc réagir à cela, pour préserver les intérêts des exportateurs tunisiens. La précaution recommandée par la COTUNACE en pareille circonstance est la clause de réserve de propriété. Cette clause doit être portée à l’attention du vendeur à chaque livraison et au plus tard à la date de la livraison.
Cependant, pour être opposable aux tiers, elle doit être acceptée par le client.
A bon exportateur!