Il est étonnant à quel point les cartes peuvent êtres pipées dès qu’elles changent de main. Ainsi à la commission sur la confiscation des biens mal-acquis, Néjib Hnane appelle ceux qui ont «profité d’avantages» dans l’ère Ben Ali de se présenter à ses services pour “youtahhirouna anfoussahom“, c’est-à-dire pour se purifier volontairement. De quoi? Le terme même “se purifier“ est révélateur en ce sens qu’il renvoie à la “souillure“. C’est dire à quel point notre approche des problématiques publiques revêt des symboliques profondément morales.
Adnene Al Kassar, qui a offert à l’occasion, un superbe coffret ménagère au chef du gouvernement, Hamadi Jebali, a insisté sur l’importance de développer les capacités arabes de production aux échelles qualitative et quantitative. Quant à Dr Thamer Al Ani, représentant de la Ligue des Etats arabes, il a décrit l’état des lieux des échanges économiques entre les pays arabes en citant des chiffres archiconnus sur le chômage, l’analphabétisme et la faiblesse des échanges.
Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, a insisté dans son allocution sur le rôle du secteur privé arabe dans le développement des échanges commerciaux et a exprimé le souhait de voir les rencontres entre opérateurs de différents pays aboutir à des projets concrets. «La Tunisie a aujourd’hui besoin d’investissements et principalement dans les régions de l’intérieur. La plupart des projets proposés aux investisseurs à l’occasion de ce forum représentent des opportunités effectives pour les opérateurs arabes de consolider leur positionnement en Tunisie et de nous aider à réussir cette phase transitoire», a-t-elle assuré.
Hamadi Jebali, chef du gouvernement, a pour sa part insisté sur le bon climat d’investissement instauré en Tunisie depuis le «23 octobre», date où son parti a gagné aux élections. «Nous tenons à impulser le rythme des investissements nationaux et arabes et nous y avons consacré des incitations fiscales et financières», a-t-il affirmé.
Au programme du Forum, pour le premier jour, un thème sur le climat des investissements dans les pays arabes qui sera animé par Ahmed Al Karm, directeur général de l’Amen Bank, et Mustapha Kamel Ennabli, gouverneur de la BCT, ainsi que des représentants d’institutions bancaires et économiques saoudiennes, libanaises et koweitiennes.
Un deuxième thème sur l’investissement en Tunisie avec pour speakers, Ridha Saidi, ministre chargé de l’Economique et du Social auprès du chef du gouvernement, Riadh Bettaieb, ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, et Sami Zarrouk de la Société du Lac.
Les autres séances qui se poursuivront mardi 15 mai seront consacrées à l’investissement en Egypte, au Bahreïn, en Libye et au Soudan.
n ne se refait pas. Les rencontres arabes seront toujours plus axées sur les discours que sur les actes. Attendons la fin de la journée du mardi pour voir s’il y a du concret qui sortira d’un forum qui aura mobilisé hommes d’affaires et responsables publics pendant deux jours.
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