Pour Idriss Omrane El Hédi, président de l’Union des chambres de Commerce et d’Industrie, (UCCIL) invité à s’exprimer sur le climat de l’investissement en Libye lors de la 15ème édition du Forum des hommes d’affaires et investisseurs arabes tenu à Tunis les 14 et 15 mai, la situation sécuritaire est des plus stables et ne menace en aucun cas l’économie : « Tout ce que vous voyez sur les télévisions se passe dans des coins reculés du pays et ne représente pas de risques majeurs pour les opérateurs libyens ou étrangers ».
Les raisons réelles derrières ces altercations seraient pour M. Idriss, des mêlées entre contrebandiers qui chercheraient à faire évader de la Lybie les produits de consommations subventionnés par l’Etat.
« Ce sont des réseaux armés et très bien organisés mais que les combattants libyens affrontent à leur tour ce qui donne une image de batailles rangées entre factions libyennes rivales ce qui n’est pas réellement le cas ». La Libye renaîtra de ses cendres assure-t-il et ceux qui espèrent sa division perdront certainement leur pari, car le peuple libyen a crié d’une seule voix lors d’un grand rassemblement vendredi 11 mai à Al Baydha « La Libye est un seul et un pays et l’appel à une confédération est surtout un appel à la décentralisation de l’administration et plus d’autonomie pour les régions pour assurer une plus grandes souplesse dans la gestion des affaires des citoyens ».
La démocratie est le but ultime d’une Libye qui en a été privée pendant longtemps « Nous souhaitons un régime démocratique qui puisse assurer au pays stabilité et paix. Nous accepterons le choix des urnes à conditions que les nouveaux gouvernants respectent les principes du multipartisme et des droits de l’homme ».
Les opérateurs économiques Libyens ont beaucoup gagné de la révolution, car aujourd’hui, l’économie n’est plus la chasse gardée de la famille Ghadafi, l’octroi des marchés est beaucoup plus transparent et l’importation de la main d’œuvre étrangères ne dépends plus des amours du moment de feu colonel Mouammar. Plus de passe droit et plus de corruption ou de malversation. C’est déjà un grand pas vers un épanouissement de la communauté d’affaires qui peut choisir ses alliances selon ses intérêts et ceux de son pays sans aucune pression de la part du « Roi des Rois d’Afrique » ou des comités populaires. « Nous avons prouvé notre capacité à bien gérer notre marché que nous avons approvisionné avec succès tout au long de la révolution et jusqu’aujourd’hui grâce à notre compétence et à notre relationnel».
Quand au développement des relations économiques entre la Tunisie et la Libye, il va falloir que les opérateurs économiques tunisiens et que les pouvoirs publics se démènent un peu : « La Tunisie a toujours bénéficié d’un positionnement privilégié dans notre pays mais je préviens mes confrères qu’ils vont devoir face à une concurrence ardue de la part d’investisseurs de haute facture. Il n y a pas que des Turcs ou des Egyptiens mais des occidentaux qui veulent conquérir le marché libyen et écarter leurs concurrents d’un revers de main ».
Il est regrettable déplore le président de L’UCCIL qu’en Tunisie, on nous regarde de haut comme si c’était un privilège que de venir investir chez nous ou s’implanter sur notre marché : « Il faut que l’Etat tunisien et ses opérateurs économiques accordent autant d’importance à la Libye qu’à d’autres marchés, il faut qu’ils se battent pour y avoir leur place et arrêtent de se montrer suffisants, nous ne sommes pas des quémandeurs, nous sommes un marché à conquérir ».