Les amis des premiers jours de Facebook vont récolter des milliards

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écembre 2011 à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

[18/05/2012 08:01:39] SAN FRANCISCO (AFP) Le chanteur de U2 Bono, le magnat russe Youri Milner ou le copain de chambrée universitaire du fondateur de Facebook, Dustin Moskovitz, ont tous des milliards de raison d'”aimer” l’entrée en Bourse du géant des réseaux sociaux.

Comme d’autres, ils font partie des personnalités se retrouvant à la tête d’une fortune vertigineuse avec l’introduction en Bourse de Facebook, soit qu’ils aient vendu leurs titres à cette occasion, soit qu’ils capitalisent sur l’incroyable engouement public, qui, selon la plupart des analystes, devrait faire bondir l’action au premier jour de cotation vendredi.

Au prix annoncé jeudi de 38 dollars par action, Facebook est valorisé à quelque 104 milliards de dollars, toutes stock-options comprises, très au-delà des 23 milliards de dollars de capitalisation de Google à son entrée en Bourse en 2004.

Dans l’opération, la société cède une part minoritaire des actions, pour 6,84 milliards de dollars, 57% des titres étant vendues par des actionnaires actuels.

Le PDG fondateur Mark Zuckerberg, devrait conserver 18,4% du capital, selon les analystes de Morningstar, alors même qu’il vend pour 1,15 milliard de dollars d’actions rien que pour régler la facture fiscale liée à l’opération.

Le deuxième plus gros actionnaire du groupe est le capital-risqueur James Breyer, du fonds Accel Partners, qui cède un peu plus de 49 millions d’actions –pour une recette de 1,86 milliard de dollars.

Bono quant à lui, grâce à son association avec le fonds Elevation Partner, possède environ 1,5% du réseau social. Ce fonds cède 4,62 millions de titres pour 175,6 millions de dollars.

Le géant informatique Microsoft, souvent raillé pour avoir tardé à prendre le tournant d’internet, fait cette fois figure de visionnaire pour avoir investi 240 millions de dollars dès 2007 pour acheter 1,6% de Facebook –une participation qui pèse aujourd’hui 1,25 milliard de dollars. Il en cède pour 249 millions de dollars, mais conserve 26,2 millions de titres, selon les documents boursiers.

Le fonds DST de M. Milner, qui avait acquis une participation en 2009, vend 45,7 millions d’actions, pour 1,7 milliard de dollars.

D’autres stars de la net-économie ont leur part du gâteau: le fondateur des jeux Zynga Mark Pincus et le cofondateur du réseau professionnel LinkedIn Reid Hoffman vendent environ un million de titres chacun, mais le patron du loueur de vidéos Netflix Reed Hastings, et aussi Sean Parker, fondateur du défunt site d’échange de fichiers musicaux Napster et l’un des premiers mentors de Mark Zuckerberg, gardent les leurs.

Les trois cofondateurs de Facebook au côté de M. Zuckerberg, Eduardo Saverin, Chris Hughes, et Dustin Moskovitz, sont aussi devenus immensément riches grace au site.

Au point que M. Saverin, d’origine brésilienne et installé à Singapour, a renoncé à la citoyenneté américaine, pour réduire sa facture fiscale selon certains. Cette décision fait scandale à Washington, où un projet de loi est annoncé pour colmater cette brèche fiscale.

D’autres, employés des premiers mois qui furent rémunérés partiellement en actions, gardent la tête froide.

“Cela ne va pas changer grand chose pour moi”, dit par exemple Dave Morin, qui a quitté Facebook en 2010 pour créer un autre réseau plus modeste centré sur les téléphones, Path.

“J’adore skier et bâtir des trucs internet”, explique-t-il à l’AFP: “C’est à peu près tout ce que je fais à part passer du temps avec ma femme et mon chien”.

L’artiste de graffiti David Choe, qui avait accepté que Facebook le paie en actions plutôt qu’en cash pour des fresques peintes dans d’anciens bureaux à Palo Alto, a désormais de quoi se réjouir de son choix.

Même les adversaires de M. Zuckerberg, les jumeaux Tyler et Cameron Winklevoss et leur camarade Divya Narendra, qui l’accusaient d’avoir volé leur idée, sont aujourd’hui millionnaires grâce aux actions obtenues pour solder des poursuites.