Envisagée un moment sous le gouvernement Caïd Essebsi, puis, finalement, reportée sine die, la conférence des bailleurs de fonds appelés à financer les projets –grands et petits- destinés, selon le mot de Riadh Bettaieb, ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, à «donner une impulsion à la croissance, créer des postes d’emplois, renforcer le développement des régions et préparer un vrai démarrage de notre économie en vue d’une plus grande intégration dans son environnement régional et international», a finalement eu lieu mercredi 17 mai 2012, avec la participation de près de 400 investisseurs.
Grâce à ce grand rassemblement, le gouvernement espère mobiliser près de 120 milliards de dinars pour réaliser 102 projets. Dont près de 110 milliards au titre des grands projets, au nombre de 50. Les 52 autres projets, eux, auront besoin d’un financement de 12 milliards de dinars, provenant à hauteur de 80% de ressources extérieures.
Des cinquante grands projets, une bonne demi-douzaine émerge du lot par le volume de l’investissement requis. Dans ce domaine, le projet du Grand Korbous –trois ports de plaisance, hôtel et résidence de très haut standing, golf, centre de thalassothérapie, etc.- est loin devant avec une enveloppe de plus de 15 milliards de dinars. Viennent ensuite six projets dont le coût se situe entre 1 et 4 milliards de dinars: l’exploitation du phosphate à Tozeur (1,5 milliard de dinars) et à Sra Ouertane (Le Kef, 3 milliards de dinars), la station Elmed à Haouaria (entre 3 et 4 milliards de dinars), la raffinerie de Skhira (3,7-4,5 milliards de dinars), le plan solaire (3,6 milliards de dinars), et le Port en eau profonde d’Enfidha (1,25 milliard de dinars pour la première tranche.
Mais divers autres projets d’envergure –comme la zone touristique de Zouaraa- n’ont pas encore été chiffrés faute d’avoir été étudiés à ce jour.
Au nombre de 75, les autres projets se situent dans 7 secteurs. L’infrastructure est celui qui se taille la part du lion, avec près de 35% du budget total (3,7 milliards sur un total de 8 milliards de dinars) pour 9 projets. Les deux autoroutes devant relier Boussalem à la frontière algériennes et Enfidha à Gafsa –en passant par Kairouan, Sidi Bouzid et Kasserine-, émergent du lot avec respectivement 1,2 et 1,74 milliard de dinars.
En deuxième position vient l’énergie avec 6 projets –deux centrales électriques à cycle combiné, transport de gaz, réseau de transport de l’électricité, etc.-et 2 milliards de dinars.
Loin derrière en troisième position figure l’agriculture (13 projets et 1,2 milliard de dinars). Le projet le plus important consiste à mettre en place un système de régulation des inondations dans le bassin de la Medjerda dont le coût s’élèvera à plus de 600 millions de dinars.
Dans le transport -1,07 milliard de dinars-, les 15 projets couvrent un large éventail de domaines allant de l’aménagement des infrastructures de la plateforme logistique de Radès (210 millions de dinars) à la consolidation-modernisation de la ligne Tunis-Kasserine, en passant par l’étude de la ligne à grande vitesse entre la Tunisie et la Libye.
Avec 5 projets, l’environnement s’adjuge 650 millions de dinars dont le programme de dépollution de la Méditerranée (400 millions de dinars) constitue la principale composante.
La santé se voit attribuer près de 110 millions de dinars pour la construction de trois hôpitaux à Gafsa, Béja et à La Manouba.
Enfin, l’éducation obtient 97 millions de dinars en vue de la construction de 24 collèges et lycées.