La crise dans la zone euro pèse sur la croissance de ses voisins

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à Budapest, le 15 mai 2012 (Photo : Ferenc Isza)

[18/05/2012 12:22:08] LONDRES (AFP) La crise dans la zone euro va nettement faire ralentir la croissance en 2012 des économies émergentes d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, estime la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).

Selon les dernières prévisions de la Berd, publiées peu avant l’ouverture de son assemblée générale annuelle à Londres, la croissance globale dans sa zone d’intervention se limitera à 3,1% cette année, contre 4,6% en 2011.

Elle devrait se redresser “de manière modeste” en 2013 pour s’établir à 3,7%.

Ces prévisions se basent sur un scénario relativement optimiste dans lequel “la zone euro parviendra à contenir sa crise, mais sans échapper à une légère récession”, a précisé la banque dans un communiqué.

La Berd intervient aujourd’hui dans 29 pays “de transition” qui vont de l’Europe centrale à l’Asie centrale et de la Baltique au Bosphore. Ses dernières projections incluent pour la première fois les quatre pays arabes (Egypte, Tunisie, Maroc et Jordanie) dans lesquels elle doit étendre cette année son action.

Deux facteurs liés à la crise de la zone euro pèsent plus particulièrement sur l’ensemble de ces pays: une raréfaction des crédits accordés par les banques européennes et une baisse de leurs débouchés commerciaux.

Selon la Berd, la croissance dans les pays d’Europe centrale et les Etats baltes se limitera à 1,6% cette année et à 2,3% en 2013. La Slovénie, la Croatie et la Hongrie devraient connaître une récession.

Pour les pays du sud-est de l’Europe, la croissance ne devrait être que de 1% cette année, avant de rebondir à 2,4% l’an prochain.

L’économie russe devrait croître de 4,2% en 2012 et 4,3% en 2013, en partie sauvée par les prix élevés du pétrole qu’elle exporte en abondance.

Après avoir enregistré une croissance spectaculaire de 8,5% en 2011, la Turquie va subir “un ralentissement très significatif”, prévient encore la banque.

Plus les pays sont éloignés géographiquement de la zone euro et mieux ils se portent. La Mongolie devrait ainsi connaître en 2012 une nouvelle croissance à deux chiffres (+14,0%), grandement aidée par ses richesses minières.

Quant aux quatre pays arabes nouvellement intégrés par la Berd, ils sont affectés à des degrés divers par une baisse du tourisme européen, qui s’ajoute à des incertitudes politiques peu propices aux prises de risques de la part des investisseurs, a souligné la banque.