ésident de Vivendi, le 15 mai 1998 au siège de la Compagnie Générale des Eaux à Paris (Photo : Eric Feferberg) |
[18/05/2012 13:27:48] PARIS (AFP) Ecartés par la justice américaine, des dizaines d’actionnaires de Vivendi Universal ont décidé de poursuivre en France Vivendi et son ancien PDG Jean-Marie Messier, leur réclamant 644 millions d’euros en réparation du préjudice boursier subi en 2000-02, a annoncé vendredi leur avocat.
Une première audience de procédure vient d’être fixée au 7 juin devant le tribunal de commerce de Paris, a précisé Me Ron Soffer à l’AFP.
Son cabinet défend 67 investisseurs, principalement des fonds et des institutionnels américains et européens, qui estiment avoir été victimes d’une dissimulation de fausses informations de la part du groupe, à l’époque Vivendi Universal.
Vivendi a été reconnu coupable en janvier 2010 à New York de communication financière trompeuse ayant ruiné ses actionnaires en 2000-2002.
La justice américaine, saisie en 2002 dans le cadre d’une action collective (“class action”), a cependant exclu en février 2011 de la procédure les détenteurs de titres cotés en France, se fondant sur une décision de juin 2010 de la Cour suprême des Etats-Unis.
“L’action engagée en France permet d’éviter un déni de justice à des plaignants exclus in extremis de la procédure américaine parce qu’ils avaient acheté des actions à Paris”, a déclaré Ron Soffer.
“La procédure de +class action+ a toujours été considérée comme le meilleur moyen d’obtenir réparation d’un préjudice boursier, mais en limitant sensiblement la compétence des tribunaux américains, la décision de la cour suprême a changé cela”, a-t-il estimé.
“Nous devons nous apprêter à voir les tribunaux en France et en Europe monter au créneau sur ce type de litige”, a-t-il dit.
Si le tribunal de commerce constate la faute, il devra évaluer le préjudice subi, que les plaignants estiment à 10 euros par action, a-t-il ajouté.
“Le montant total de leurs demandes s’élève à 644.524.130 euros”, a-t-il précisé.
Ancien patron emblématique du CAC 40, M. Messier avait entrepris de transformer la Genérale de Eaux en géant du secteur des médias.
Il avait développé une communication euphorique sur la situation du groupe avant que les marchés ne découvrent que VU croulait sous une dette de 35 milliards d’euros, entraînant la démission de M. Messier en juillet 2002.
En janvier 2011, il a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour abus de bien social et diffusion d’informations fausses ou trompeuses par le tribunal correctionnel de Paris. M. Messier a fait appel.