Comment justifier que la Tunisie demande aux investisseurs étrangers de lui
”donner” la somme mirobolante de 8 milliards de dinars dont notre pays a
absolument besoin pour les financements 2012 (qui sont de 19 milliards de dinars
en tout)? Comment convaincre ces innombrables représentants des partenaires de
la Tunisie réunis lors du Forum international sur l’investissement à Gammarth de
nous aider à la mobilisation de 600 milliards sous forme de dons?
En leur parlant de Révolution, la larme à l’œil? Non, Hamadi Jebali, chef du
gouvernement, est beaucoup plus rusé que cela et leur parle longuement du nouvel
environnement concurrentiel qui encourage l’investissement. Il les fait rêver de
réformes structurelles approfondies dans le but de réduire les obstacles
réglementaires et les procédures administratives, le développement des
incitations aux investissements ainsi que la facilitation de l’accès au
financement, le renforcement de la concurrence sur le marché intérieur et la
construction d’un partenariat équilibré entre les secteurs public et privé.
Encore des promesses sur les efforts qui se poursuivront pour l’amélioration de
la productivité, l’approfondissement de l’intégration dans l’économie mondiale,
le soutien des secteurs porteurs et innovants, le développement des activités d’offshoring
ainsi que l’amélioration de la logistique et du transport et la promotion de la
formation.
Patience, il en reste encore: le code d’incitations à l’investissement sera
simplifié et transparent, des stratégies de partenariat entre les secteurs
public et privé seront identifiées permettant de fournir un financement adéquat
pour les grands projets, la réforme du système fiscal en tenant compte de la
compétitivité des entreprises, renforcer les fondements de la pratique syndicale
pour améliorer le climat social…
En un mot, comme en cent, la Tunisie promet la lune! Tout, en même temps et tout
de suite! Et les investisseurs savent que cela n’est pas possible… Comment
réagiront-ils et finirons-nous vraiment par mettre la main sur ces 8.340
milliards de leur argent dont nous avons besoin pour 2012?