Le marché parisien au plus bas attend un électrochoc

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ébergeait la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[19/05/2012 11:03:51] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a vécu une semaine difficile dans un marché dominé par les incertitudes sur la zone euro et qui attend désormais un électrochoc de la part des dirigeants européens ou mondiaux pour reprendre confiance.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 3,89% pour terminer à 3.008 points, soit à quelques encablures du seuil psychologique des 3.000 points et au plus bas de l’année. Depuis le 1er janvier, il est en recul de 4,80%.

La semaine a mal commencé avec l’impasse politique en Grèce et l’incapacité d’Athènes à former un gouvernement. Après l’annonce d’un nouveau scrutin grec mi juin, les incertitudes sont montées d’un cran et les spéculations ont repris de plus belle sur une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro.

Les marchés se sont également inquiétés d’une contagion à l’Espagne et à l’Italie, qui font face à une défiance des investisseurs d’autant plus que la croissance économique est au point mort en Europe.

“Autant d’éléments qui appellent à une réaction forte des dirigeants politiques et économiques européens. Il faut un électrochoc pour rétablir un semblant de confiance sur les marchés actions”, estime Jérôme Vinerier, analyste chez le courtier IG Market.

“C’est la seule solution et toutes les mesures individuelles, aussi séduisantes soient-elles, n’y feront rien. Le marché a besoin d’actes impliquant l’ensemble de la zone et non pas de déclarations d’intention et de poignées de mains entre la chancelière allemande Angela Merkel et le nouveau président socialiste français François Hollande”, fait-il par ailleurs remarquer.

Aucun miracle à attendre

Sentiment partagé par les opérateurs dans les salles de marché qui se montrent, dans l’ensemble, pessimistes sur l’évolution des marchés actions.

Selon eux il n’y a aucun miracle à attendre. La solution passe obligatoirement par des mesures de relance globales et/ou par un nouveau programme de prêts illimités de la part de la Banque centrale européenne (BCE), à l’instar des opérations précédentes. En injectant quelque 1000 milliards d’euros dans le circuit bancaire européen, le marché avait repris du tonus.

D’autres options sont également possibles, comme la mise en place d’un “plan Marshall” pour l’Europe avec la contribution des Etats-Unis et de l’Asie qui se sont déjà déclarés prêts à aider l’Europe pour éviter que le ralentissement ne pèse trop sur leurs économies respectives.

“Mais ces solutions risquent de prendre du temps et le marché a besoin de concret, rapidement, pour casser ce cycle infernal de l’incertitude qui plombe les marchés”, souligne Arnaud de Champvallier, directeur général chez Turgot Asset Mangement.

Des propos qui rappellent ceux qui circulaient en été 2011 sur les marchés, quand la crise en Europe avait fait plonger les indices. Le risque est grand de répéter le même scénario cet été, craignent de nombreux intervenants.

“Quant à la Grèce il faut que les dirigeants aient le courage de dire: soit on sauve ce pays, soit il sort de l’Europe selon un protocole clair”, ajoute M. Champvallier.

Dans ce contexte de plus en plus tendu et à la faveur de l’élection de François Hollande, fervent partisan de mesures de relance, quelques espoirs sont cependant permis.

Les investisseurs vont ainsi examiner dès lundi avec une extrême attention les conclusions du G8 qui se déroule ce week-end à Washington. La crise en Europe sera à l’ordre du jour et M. Hollande devrait s’atteler, comme le nouveau chef du gouvernement italien Mario Monti, à orienter la politique économique de l’Europe vers davantage de croissance.

Un autre grand rendez-vous politique est prévu le 23 mai avec une rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE pour discuter de la relance de l’économie

Les investisseurs vont aussi surveiller dans la semaine, la publication des perspectives économiques de l’OCDE, des statistiques immobilières aux Etats-Unis et le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemand pour mai.

Euronext (CAC 40)