Le logo du groupe Accor (Photo : Loic Venance) |
[20/05/2012 07:09:16] PARIS (AFP) Moins de 5.000 hôtels en France sur 17.000 ont obtenu mi-mai une ou plusieurs étoiles selon la nouvelle procédure de classement, dont un millier dépendant du groupe Accor qui, par son poids économique, entraîne une profession un peu à la traîne.
L’hôtel Ibis Styles de Trélissac près de Périgueux est le 1.000e établissement du français Accor à avoir eu l’autorisation, mi-mai, d’apposer une plaque bordeaux et argent, avec 3 étoiles. La situation des 400 autres hôtels Accor devrait être réglée avant le 22 juillet, lorsque le précédent classement deviendra caduc.
Ces plaques rectangulaires (or mat et argent pour les 5 étoiles) seront à partir du 22 juillet les seules autorisées à figurer à l’entrée des hôtels, comptant de 1 à 4 étoiles. Les plaques octogonales bleu marine, en vigueur depuis 1986, devenant de facto interdites.
Et pourtant ce nouveau classement, décidé en 2010, reste lent à mettre en place, les indépendants, a priori plus intéressés par ces étoiles que les chaînes, traînant les pieds.
Leader en France, de l’HotelF1 (ex-Formule1) au Sofitel, en passant par les enseignes MGallery, Pullman, Novotel, Ibis et Mercure, Accor a lancé les procédures de classement en mars 2011, donnant le la au secteur, reconnaissent les professionnels.
“En tant que chef d’entreprise, l’une des premières choses qu’on regarde, ce sont ses concurrents”, expliquait alors à l’AFP Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l’Umih, principale organisation patronale du secteur et à la tête de deux établissements à Lyon.
D’autant qu’avec les nouveaux critères beaucoup d’établissements ont pu changer de catégorie, gagner une étoile, et rapprocher le classement français des autres labels internationaux.
Pour les hôteliers indépendants, la question était donc de savoir s’ils devaient conserver leur classement ou gagner une étoile pour s’aligner sur leurs collègues européens et sur leurs concurrents les plus proches.
Alignement
Ainsi les HotelF1 (Accor), Première Classe (Louvre Hotels Group), jusqu’ici non classés, arborent une étoile. Les Ibis (Accor) et Campanile (Louvre Hotels Group) sont passés de 2 à 3 étoiles.
ôtel Pullman à Jakarta (Photo : Bay Ismoyo) |
Chez Accor, comme prévu lors du lancement du processus, l’enseigne Mercure est désormais classée 4 étoiles, Novotel également. Plus haut de gamme, Sofitel concours dans la catégorie 5 étoiles, qui n’existait pas dans le précédent classement, explique Yves Lacheret, directeur marketing et distribution France chez Accor.
En revanche, la marque Pullman, spécialisée dans les voyages d’affaires et les séminaires, a renoncé à demander 5 étoiles, même si “les hôtels répondaient aux critères”.
A l’exception de l’établissement de la Défense, près de Paris, l’enseigne est en 4 étoiles pour ne pas se priver de la manne des laboratoires pharmaceutiques.
Ces derniers sont “des clients importants” en raison du nombre de congrès et de séminaires qu’ils organisent. Mais ce secteur est soumis à une loi (dite loi “anti-cadeaux”, NDLR) qui lui interdit d’inviter des médecins dans des 5 étoiles, explique M. Lacheret.
“Même si le prix de la chambre reste le même”, insiste-t-il, soulignant que “les structures de prix n’ont pas été modifiées”. Ces changements de catégorie n’avaient pour but que de “s’aligner sur les autres classements” internationaux. “Un Ibis en Belgique était déjà 3 étoiles”, cite-t-il par exemple.
Même s’il reconnaît qu’il était important pour le premier hôtelier de France de faire classer ses établissements, ces étoiles ne seront pas mises en avant.
“La client d’Accor achète d’abord une marque”, explique-t-il. Mais pour les touristes étrangers, les organisateurs de voyage, il est indispensable d’être classé.
D’ailleurs, si moins d’un tiers des hôtels français ont les nouvelles étoiles, la proportion est largement supérieure pour ceux qui convoitent une clientèle étrangère.