En parlant croissance et emploi, Obama évoque l’Europe et pense à son pays

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ésident américain Barack Obama le 19 mai 2012 à Camp David (Photo : Brendan Smialowski)

[20/05/2012 07:42:50] CAMP DAVID (AFP) Barack Obama a affirmé au G8 que la croissance et l’emploi devaient avoir la “priorité” en Europe, épousant d’autant plus volontiers les positions française et italienne que le président américain, candidat à sa succession, défend les mêmes depuis trois ans et demi.

“Tous les dirigeants sont d’accord aujourd’hui ici, la croissance et l’emploi doivent être notre priorité absolue”, a déclaré M. Obama samedi à la fin de deux journées de rencontres à Camp David avec les dirigeants des huit pays les plus industrialisés et de l’Union européenne.

Même s’il a pris soin d’évoquer les “réformes importantes” engagées par les pays européens et la nécessité de “remettre nos budgets en bon ordre”, M. Obama a surtout insisté sur le fait “qu’il faut en faire plus pour créer de la croissance et des emplois dans le contexte de ces réformes budgétaires et structurelles”.

“Ce consensus de progrès a été renforcé ici à Camp David”, a assuré M. Obama, qui n’a pas directement fait allusion aux réserves de la chancelière allemande Angela Merkel, apôtre de la rigueur budgétaire, dont la voix a paru être étouffée par l’arrivée de nouveaux venus au G8, le président français François Hollande et le Premier ministre italien Mario Monti.

Mme Merkel, qui a rencontré en tête-à-tête M. Obama à Camp David samedi soir, a nié toute divergence entre Paris et Berlin sur ce sujet.

“Le message important à retenir du sommet, c’est que la consolidation des budgets et la croissance sont les deux faces de la même médaille”, a-t-elle affirmé. Selon elle, les dirigeants des pays du G8 et de l’Union européenne “sont tombés entièrement d’accord pour dire qu’il faut les deux choses: de la discipline budgétaire (…) et en même temps des efforts pour la croissance”.

Comparé à l’allocution de M. Obama, le communiqué du G8 a davantage ménagé Mme Merkel, ses dirigeants se disant déterminés à “encourager la croissance” tout en prenant des mesures contre les déficits.

M. Obama, qui avait en vain essayé de convaincre ses partenaires européens de se lancer dans une politique de relance comparable à celle qu’il avait promulguée dès son arrivée au pouvoir début 2009, avec l’injection de quelque 800 milliards de dollars dans l’économie, a rappelé samedi les enjeux de la santé économique du Vieux continent pour son pays.

“Une économie européenne stable et en croissance est dans l’intérêt de tout le monde, dont celui les Etats-Unis. L’Europe est notre plus important partenaire économique”, a expliqué M. Obama, en se faisant pédagogue pour les électeurs américains.

“Pour faire simple, si une entreprise est forcée de réduire la voilure à Paris ou à Madrid, cela peut dire moins d’activité pour des usines à Pittsburgh ou Milwaukee”, a-t-il expliqué.

Coïncidence ou non, ces villes sont situées respectivement en Pennsylvanie (est) et dans le Wisconsin (nord), deux Etats cruciaux dans la perspective de la présidentielle du 6 novembre prochain, dont l’économie devrait constituer à la fois l’enjeu et le facteur déterminant pour le maintien de M. Obama au pouvoir.

Que l’Europe aille mal, a développé M. Obama, “et cela pourrait vouloir dire des temps plus difficiles pour des familles et des agglomérations qui dépendent de ces entreprises”.

M. Obama en a aussi profité pour se flatter de son bilan économique, une comparaison implicite avec l’Europe où la croissance a calé. “Dans les premiers jours de mon mandat, nous avons pris des mesures décisives pour lutter contre notre crise financière”, a-t-il fait valoir.

Alors que le taux de chômage américain reste encore à 8,1% de la population active, trois points de plus qu’avant la crise de 2008, M. Obama a reconnu que “nous avons encore beaucoup de travail à faire, trop de gens cherchent encore des emplois pour payer leurs factures”, mais aussi que “l’économie américaine a crû chaque mois depuis quasiment trois années consécutives”