Un F-16 en vol (Photo : Ben Stansall) |
[21/05/2012 13:54:01] PEKIN (AFP) La Chine s’est déclarée lundi “fermement opposée” à la vente de F-16 par les Etats-Unis à Taïwan, suite à l’adoption jeudi d’un amendement par la Chambre des représentants américaine visant à autoriser la vente à Taipei de 66 de ces avions de combat.
“Nous avons relevé l’amendement se rapportant à la Chine dans ce projet de loi, qui spécule sur le développement militaire de la Chine et appelle les Etats-Unis à vendre des armes à Taïwan. Nous nous y opposons fermement” a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un point de presse régulier.
L’amendement, qui vise à forcer l’administration du président Barack Obama à autoriser cette vente, a été adopté jeudi soir par la Chambre à majorité républicaine dans le cadre d’un vaste projet de loi de finances du Pentagone. Mais le texte doit encore être approuvé par le Sénat, dominé par les démocrates.
Il prévoit de demander à l’administration Obama d’approuver la requête de Taïwan d’acheter 66 nouveaux avions F16C/D, en plus des plans actuels visant à moderniser des appareils en service dans l’armée de l’air taïwanaise.
L’auteur de la mesure, la représentante Kay Granger, a estimé que Taïwan avait besoin de davantage qu’une modernisation de sa flotte pour faire face à la menace grandissante de la Chine.
“Plaider pour des ventes d’armes à Taïwan contrevient gravement à la politique de la Chine unique” que les Etats-Unis ont reconnu lorsqu’ils ont établi des relations diplomatiques avec la Chine, a souligné M. Hong.
Ces ventes “constituent une grave interférence dans les affaires intérieures chinoises”, a ajouté le porte-parole chinois qui a appelé les parlementaires américains à “abandonner la mentalité de la guerre froide”.
Fin avril, la Maison Blanche avait promis de prendre “sérieusement en considération” la vente de nouveaux avions de chasse américains à Taïwan.
Même si les relations entre Pékin et Taipei se sont largement apaisées depuis l’arrivée au pouvoir en 2008 de Ma Ying-jeou, la Chine considère toujours Taïwan comme l’une de ses provinces. Elle n’exclut pas de recourir à la force pour rétablir sa souveraineté sur l’île, gouvernée séparément du continent depuis 1949.