Dette : la discipline fiscale “pas soutenable” sans croissance, estime Mario Monti

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ésident du Conseil italien, Mario Monti, à Rome le 8 mars 2012 (Photo : Andreas Solaro)

[22/05/2012 19:23:49] ROME (AFP) La discipline fiscale “n’est pas soutenable” si elle ne s’accompagne pas d’une croissance économique, a estimé mardi le Premier ministre italien Mario Monti, dans une interview à la veille de discussions de l’UE sur la crise de la dette.

“Sans croissance, la discipline fiscale est insoutenable”, a-t-il dit à la chaîne de télévision Rai 2 pour son journal d’information Tg2, ajoutant à cet égard que les pourparlers dans le cadre du G8 aux Etats-Unis le week-end dernier avaient envoyé un message que “l’Europe devra prendre en compte”.

“Le gouvernement italien peut avoir et a une voix empreinte d’autorité et respectée lorsqu’il demande à l’Europe dans son ensemble des politiques économiques plus orientées vers la croissance”, a poursuivi M. Monti, ancien commissaire européen.

Sur fond de tensions grandissantes en Italie en raison des mesures d’austérité en vigueur, le Premier ministre assure par ailleurs qu’il est “convaincu que les Italiens réalisent que, sans cette phase de discipline, le pays aurait été au bord du précipice”.

Les chefs d’Etat ou de gouvernement des 27 membres de l’UE se réunissent mercredi pour un sommet “informel” afin de discuter des moyens de relancer la croissance et l’emploi en Europe et de freiner la crise financière dans la zone euro.

Mario Monti avait insisté samedi en marge du sommet du G8 à Camp David pour que la réunion de mercredi permette de “définir des mesures concrètes, comme un renforcement du capital de la Banque européenne d’investissement (BEI), des obligations destinées aux projets (d’infrastructures) et une évolution vers les euro-obligations”.

“On ne peut pas se contenter d’attendre des réformes structurelles et la réduction des déficits pour générer de la croissance”, avait alors déclaré M. Monti, une position qu’il partage avec le nouveau président français, François Hollande, face à la chancelière allemande Angela Merkel, apôtre de la rigueur.

Les dirigeants du G8 sont tombés d’accord samedi pour dire que croissance et consolidation budgétaire allaient de pair, façon de réconcilier ces deux points de vue.