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[23/05/2012 06:27:24] PARIS (AFP) Google comparaîtra mercredi devant la justice, assigné par des associations antiracistes qui demandent que le moteur de recherche ne puisse plus associer automatiquement le mot “juif” au nom de personnalités faisant l’objet de requêtes d’internautes.
Les quatre organisations (Union des étudiants juifs de France, J’accuse!-action internationale pour la justice, SOS Racisme, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) critiquent la fonctionnalité de saisie semi-automatique du moteur de recherche qui a abouti à “la création de ce qui est probablement le plus grand fichier juif de l’histoire”, selon Me Patrick Klugman, l’avocat de SOS Racisme.
Cette fonctionnalité permet de proposer à l’internaute, quand il entre une requête dans la barre de recherche Google, d’autres demandes sur la foi notamment des requêtes faites par d’autres internautes, ce qui simplifie les recherches.
“De très nombreux utilisateurs du premier moteur de recherche de France et du monde sont quotidiennement confrontés à l’association non sollicitée et quasi systématique du terme +juif+ avec les patronymes des personnes les plus en vue dans le monde de la politique, des médias ou des affaires”, déclarent les associations demanderesses, qui estiment que la fonctionnalité enfreint la loi réprimant la constitution de fichiers ethniques.
Elles demandent au tribunal d’interdire à Google “de mettre ou de conserver en mémoire informatisée, sans le consentement exprès des intéressés, des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques”, et de lui interdire “d’associer le mot +juif+ aux patronymes des personnes physiques figurant dans les requêtes des internautes”.
Google France a indiqué à l’AFP que la saisie semi-automatique (Google Autocomplete) était “une fonctionnalité mise en place afin de permettre d’accélérer et de faciliter les recherches des internautes”.
Les résultats “sont générés de manière totalement automatique, sur la base de critères purement algorithmiques correspondant notamment à la popularité des requêtes saisies par les internautes”, a déclaré un porte-parole de Google.
“Google n’établit pas ces requêtes de façon manuelle – l’ensemble des requêtes affichées au sein d’Autocomplete ont été préalablement recherchées par des internautes sur Google”, a-t-il dit.
Initialement fixé au 2 mai, l’examen du référé avait été reporté à mercredi 09H30 par la juge Martine Provost-Lopin.