éveloppement du groupe informatique, à Santa Clara, en Californie (Photo : Justin Sullivan) |
[23/05/2012 09:22:04] NEW YORK (AFP) Le groupe informatique américain Dell, victime de la concurrence d’ordinateurs à bas prix et de la tendance des clients à différer leurs achats, a publié mardi des résultats décevants pour le premier trimestre de son exercice décalé, entraînant un plongeon du titre.
Le bénéfice affiche une chute de 33%, à 635 millions de dollars. Rapporté au nombre d’actions et hors éléments exceptionnels, il revient à 43 cents, alors que les analystes en attendaient 46.
Le chiffre d’affaires, réalisé “dans un climat difficile”, a cédé 4% à 14,42 milliards de dollars, alors que les analystes attendaient un recul moins marqué.
Le groupe a également avancé des prévisions décevantes, comptant sur un chiffre d’affaires du deuxième trimestre en hausse de 2 à 4% par rapport au premier trimestre, ce qui reviendrait entre 14,71 et 15 milliards de dollars, alors que les analystes attendaient 15,42 milliards de dollars.
Pour autant, la direction du groupe a indiqué qu’elle restait sur sa stratégie, qui privilégie le développement des produits destinés aux marchés professionnels.
“Nous avons constaté un progrès au premier trimestre avec nos solutions informatiques innovantes – notamment les derniers serveurs Dell, le stockage, les réseaux et les services qui apportent des gains de productivité aux clients”, a assuré le PDG fondateur Michael Dell, cité dans un communiqué.
“Nous avons continué à faire évoluer notre offre dans un climat difficile”, a précisé le directeur financier Brian Gladden. “Nos activités de solutions pour entreprises et de services représentent désormais 50% de nos marges brutes, et nous continuerons à faire les investissements nécessaires pour consolider nos progrès”, a-t-il ajouté.
L’action plongeait de 12,80% à 13,15 dollars dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse à New York.
Parmi les différents types de clientèle du groupe texan, c’est l’activité grand public qui a le plus souffert, avec une chute de 12% des recettes à 3 milliards de dollars.
Le chiffre d’affaires réalisé auprès des administrations et services publics a reculé de 4% à 3,5 milliards de dollars, malgré une amélioration du côté de l’administration fédérale américaine, et celui réalisé auprès des grandes entreprises de 3% à 4,4 milliards de dollars.
Seules les petites et moyennes entreprises ont sauvé les résultats de la catastrophe avec des recettes en hausse de 4% à 3,5 milliards de dollars.
Lors d’une téléconférence avec des analystes, M. Gladden a convenu que les résulats étaient restés en deçà de ce qu’escomptait le groupe, ce qu’il a mis d’une part sur le compte d’une politique de ventes mal menée, mais aussi sur un climat de la demande “plus dur qu’attendu”.
En particulier dans les ordinateurs portables, le groupe, qui a enregistré un recul de 10% de ses ventes, souffre de voir “plus de dépenses informatiques qui se portent sur des appareils alternatifs”, c’est à dire les tablettes, ainsi que de la concurrence particulièrement dure dans le bas de gamme dans les pays émergents, un segment où Dell n’entend pas se battre.
Au contraire, Dell entend “élaguer les activités peu rentables”, c’est à dire les appareils meilleur marché.
Mais le groupe entend aussi se positionner sur les tablettes à l’occasion de la sortie du prochain système d’exploitation de Microsoft, Windows 8, avec des appareils en magasins dès le lancement, généralement attendu à l’automne.
Pour autant, la direction de Dell a indiqué qu’elle ne tablait pas sur “une adoption masive de Windows 8” par les entreprises, vu que certaines n’ont pas encore basculé sur Windows 7, sorti en 2009.
Globalement, M. Gladden a indiqué qu’il espérait une reprise au fil de l’année, notamment en raison des achats différés en début d’exercice, et il s’est refusé à réviser la prévision annuelle d’un bénéfice par action supérieur à 2,13 dollars.