Le ministère du Tourisme a dressé une feuille de route pour 2012-2013 visant à relancer le secteur touristique dont les recettes ont chuté de 41% en 2011. C’est ce qu’a déclaré, mercredi 24 mai, le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, et ce lors d’un forum de la TAP…
Selon M. Fakhfakh, il s’agit d’un document de travail qui cible notamment la diversification du produit touristique (actuellement à 80% balnéaire), d’accroître nos recettes touristiques (qui ont stagné autour de 1,8 milliard d’euros depuis 2001).
Le ministre du Tourisme a également fait un état des lieux du secteur qui est «fragilisé» depuis une quinzaine d’années, et souffrant d’un problème de rentabilité des unités hôtelières, ce qui a eu une incidence directe sur l’investissement et, partant, sur le niveau de l’endettement des hôteliers. Il s’agit maintenant de développer d’autres produits, à l’instar du tourisme de bien-être, de la santé, de golf, des affaires, mais aussi du tourisme culturel, saharien, environnemental…
Le département envisage aussi la création d’une unité de gestion par objectifs pour la mise en application de son plan d’action de relance du secteur. Une étude approfondie a été menée sur l’endettement du secteur en vue de traiter cette problématique mais aussi encourager l’investissement dans le tourisme, par une réforme du code d’incitations à l’investissement, a encore ajouté M. Fakhfakh.
Par ailleurs, il a annoncé qu’il entamera jeudi 24 mai, à Bruxelles, des négociations avec la Commission européenne sur l‘Open Sky en vue d’élaborer un programme pour l’ouverture du ciel avec l’Europe. Ces négociations devraient durer une année et prendre en compte les intérêts des transporteurs nationaux.
Le tourisme souffre aussi d’un grand retard en matière de TIC, le département de tutelle s’attellera, en coopération avec l’allemagne, à créer une base de données des produits touristiques. Pour l’avenir, M. Fakhfakh a préconisé la décentralisation de l’activité touristique dont la gestion devrait être du ressort de conseils régionaux élus.
Evoquant la faiblesse du budget de promotion touristique, il a estimé que les compagnies aériennes, les restaurants, les ports de plaisance, etc. doivent contribuer au financement des opérations promotionnelles.
Interrogé sur l’impact de la montée du salafisme en Tunisie et ce que cela pourrait avoir comme sur l’image du pays à l’étranger, M. Fakhfakh, a reconnu qu’il ne peut qu’être négatif. Mais selon lui, “le plus grand danger, c’est de présenter une image fausse, agressive de la Tunisie, comme étant la réalité du pays”, avertit-il. Cette tendance est, selon lui, minoritaire “il ne faut pas les diaboliser mais respecter les différences dans le cadre de la loi”, estimant toutefois qu'”il faut être ferme face aux dépassements et aux violences verbales ou physiques”.
Pour ce qui est des conditions de sécurité dans les zones touristiques, le ministre a rappelé l’existence d’un dispositif garantissant la sécurité des touristes relevant des ministères du Tourisme et de l’Intérieur, outre les employés chargés de la sécurité au sein des hôtels.
Une commission de coordination a été également créée pour préparer la saison touristique et garantir les conditions de sécurité.
Le ministre a également évoqué le volet tourisme intérieur en soulignant que sont département entend le promouvoir -étant donné qu’il représente moins de 5% des touristes en Tunisie- par le lancement de campagnes de sensibilisation pour inciter le Tunisien à réserver à l’avance mais aussi le sensibiliser à l’importance de la propreté de l’environnement.
WMC/TAP