Bankia : l’Etat espagnol va financer une augmentation de capital

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à Madrid (Photo : Pedro Armestre)

[23/05/2012 19:21:32] MADRID (AFP) L’Etat espagnol va financer une augmentation de capital de Bankia, qui vient d’être partiellement nationalisée, via le fonds d’aide publique au secteur (Frob), a annoncé mercredi le ministre de l’Economie Luis de Guindos.

Le gouvernement “appuiera pleinement les besoins de capitaux” résultant du plan d’assainissement de la quatrième banque cotée du pays que devra présenter la nouvelle équipe dirigeante, a-t-il déclaré en expliquant le plan de soutien au secteur bancaire devant les députés.

Le secteur, fragilisé depuis l’éclatement de la bulle en 2008, est une source d’inquiétudes pour les marchés: il accumulait, fin 2011, 184 milliards d’euros d’actifs immobiliers problématiques – en raison de leur valeur incertaine -, soit 60% de son portefeuille.

Bankia, la plus exposée du secteur et quatrième banque cotée du pays, a d’ailleurs dû être partiellement nationalisée le 9 mai.

Le plan de redressement devra inclure “un assainissement d’environ 7,1 milliards d’euros” de la banque en accord avec les réformes du système financier annoncées récemment, a affirmé le ministre.

Il a également évoqué “une exigence de capital de 1,9 milliard d’euros”, sans fixer aucun montant pour une future augmentation de capital.

“Au travers du Frob, seront couvertes les augmentations de capital nécessaires”, a toutefois assuré M. de Guindos.

Le montant de l’augmentation de capital ne sera pas connu avant la présentation du plan de redressement, a précisé une source de son ministère.

Lundi, M. de Guindos avait estimé que serait nécessaire, au total, “un assainissement supplémentaire de 7 à 7,5 milliards d’euros”, soit environ 3 milliards de plus que les 4,465 milliards d’euros de prêts publics récemment convertis en participation, pour permettre la prise de contrôle de l’Etat.

Bankia est la grande banque espagnole la plus exposée au secteur immobilier: 37,5 milliards d’euros fin 2011, dont 31,8 milliards à risques (crédits risquant de ne pas être remboursés, immeubles saisis…).

Le secteur bancaire, qui doit encore réaliser 30 milliards d’euros de provisions supplémentaires en 2012, en a déjà passé pour 53,8 milliards.

M. de Guindos a également souligné que Bankia ne reflétait pas l’état général du secteur, s’appuyant sur un rapport du Fonds monétaire international (FMI) qui devrait être publié en juin.

“Selon le FMI, 70% du système financier espagnol, passerait sans problème un test de résistance, seuls 30% poseraient problème. Et sur ces 30%, (…) Bankia représente la majeure partie, représentant 10% du système financier espagnol”, a-t-il affirmé.

Il a également rappelé que Madrid avait confié à deux cabinets indépendants, Roland Berger et Oliver Wyman, un audit du secteur afin d’apaiser les doutes.

Pour sa part, le chef du gouvernement espagnol a répété à Bruxelles, avant une réunion informelle des dirigeants européens, que les banques espagnoles auraient probablement besoin de recapitalisation. “Mais, à ce jour, le gouvernement n’a ni intérêt ni aucune intention de recourir à un quelconque fonds européen ou à tout autre organisme”, a-t-il réaffirmé.