Homme=leader, femme=assistante : les entreprises encore pétries de clichés

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és de bureau à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[24/05/2012 09:05:39] PARIS (AFP) L’homme vu en “leader” doué pour l’action et fort en charisme, la femme en “assistante”, dotée d’empathie et d’un sens de l’organisation: les stéréotypes ont la vie dure en entreprise, selon une étude rendue publique jeudi par l’association IMS-Entreprendre pour la Cité.

Selon cette enquête, menée auprès de 1.200 salariés en France, l’attribution de compétences spécifiques en fonction du genre est partagée par les deux sexes et concerne 44% des managers hommes et 51% des managers femmes.

Pour ceux qui estiment qu’il y a une différence, 29% jugent qu’elle provient des gènes et 68,3% de l’environnement.

Ces stéréotypes qui “tendent à résumer le duo +manager-assistante+”, provoquent “des difficultés pour les femmes à être identifiées comme leaders et à se projeter sur des postes à haute responsabilité, mais également pour les hommes, une tendance à négliger la candidature de femmes à ces postes”, notent les auteurs.

Malgré ces clichés, hommes et femmes décrivent le manager “idéal” comme relevant d’un modèle androgyne, conjuguant des qualités attribuées aux deux sexes (charisme, leadership, empathie, organisation…).

Dans le détail, les hommes ont une bonne image des femmes… surtout si elles restent à des niveaux hiérarchiques inférieurs.

De leur côté, les femmes ont une image d’elles-mêmes moins bonne que celle des hommes vis-à-vis d’elles.

Elles ont aussi une image plutôt négative de leurs collègues masculins, le sentiment et le vécu de discrimination renforçant cet état de fait, selon les auteurs de l’étude.

Ainsi, 57,5% des femmes pensent que leurs supérieurs favorisent les hommes pour les postes à responsabilité. Elles sont aussi 67% à penser que les hommes sont mieux payés, alors que seuls 34% d’hommes pensent la même chose. En outre, 67% des hommes estiment que l’accès aux promotions internes est équitable entre les sexes, contre 39% des femmes.

Par ailleurs, pour plus de la moitié des hommes (53,1%) et 48,7% des femmes, les femmes qui obtiennent un poste à responsabilité finissent par se masculiniser, une idée qui peut renforcer un phénomène d’autocensure de la part des salariées.

Pour 85,1% des managers, les femmes dirigeantes sont mêmes parfois plus dures que les hommes et deviennent encore plus carriéristes (52,9%).

L’étude a été menée dans neuf entreprises (Accor, Capgemini, Egide, Pôle emploi, Renault, Sodexo, Sogeti, TNT et Total), les salariés étant interrogés via un questionnaire ou lors d’entretiens individuels.

Ses résultats sont présentés dans un guide de l’IMS, association qui rassemble plus de 200 entreprises, et traite notamment de la diversité. Le document contient des outils d’autodiagnostic à destination des employeurs et formule des préconisations pour lutter contre ces stéréotypes.