A l’image de bon nombre de pays, notamment européens, le Royaume-Uni a accru son engagement –politique, économique et culturel- dans les pays du Printemps arabe afin d’en aider les populations à réussir les changements profonds escomptés.
Comme ailleurs, ce surcroît d’engagement est le fait principalement du British Council et se déploie à la fois dans ses trois domaines d’activité: l’enseignement de la langue de Shakespeare, l’éducation et société civile et art.
«Plus grande de relations culturelles au monde», d’après la directrice de son antenne tunisienne, Mme Eunice Crook, le British Council a vu son activité dans l’enseignement de la langue augmenter de manière spectaculaire. Le nombre d’inscrits a progressé de plus de 30% à 2000 par trimestre –et sans compter les cours d’été. «Le centre de langue n’est plus apte à répondre à la demande», assure un responsable. «Les listes d’attente sont énormes», confirme un autre.
Face à cette situation de surbooking, la stratégie du British Council consiste, selon sa directrice, «non pas à construire de nouveaux sièges mais de trouver des partenaires et de déployer nos cours chez eux». Ce qui est plus facile à dire qu’à faire, puisqu’il faut que le candidat ait des locaux aux normes et «des enseignants de bon niveau».
En outre, «le plus grand fournisseur de cours d’anglais au monde» dispense depuis 2011 un cours d’anglais dans les centres de formation professionnelle ayant une cible potentielle de 35.000 jeunes.
Plus important encore, le British Council espère pouvoir convaincre le gouvernement tunisien d’investir dans l’English Language Reform Programme. Initié en 2008 et appelé à s’étendre sur une période de douze ans, ce «très long et très ambitieux projet» vise à pallier aux nombreuses faiblesses –mises au jour par une étude menée par le British Council- dont souffre l’enseignement de l’anglais en Tunisie.
Deuxième axe d’intervention, l’éducation où le British Council soutient les efforts du gouvernement visant à permettre aux jeunes tunisiens «d’avoir la meilleure éducation possible». Les projets mis en œuvre visent à doter les jeunes de compétences améliorant leur employabilité, notamment en établissant des partenariats entre des centres de formation professionnelle tunisiens et des collèges britanniques et en diffusant la culture de l’entrepreneurship au sein de la frange ciblée.
Mais la véritable grande nouveauté, depuis le 14 janvier 2012, c’est l’action lancée en direction de la société civile qui a bénéficié de plusieurs programmes -Young People transforming community (Jeunes Gens Transformant leur communauté), Global Change Makers (Faiseurs du Changement Global), Young Arab Voices (Jeunes Voix Arabes) –qui visent à apprendre à ceux-ci à débattre et à plaider pour une cause-, et à développer un réseau en vue d’influencer la politique.
Le plus surprenant n’est pas tant que le British Council fasse tout cela; mais qu’il réussisse le tour de force de le faire alors que son budget a été amputé de près de 30% depuis 2010. Un «trou» que l’ambassade du Royaume-Uni a aidé à combler en partie.