és de Renesas Electronics, dans une usine du fabricant à Hitachinaka, le 10 juin 2011 (Photo : Kazuhiro Nogi) |
[26/05/2012 13:10:03] TOKYO (AFP) Le premier fabricant japonais de semi-conducteurs, Renesas Electronics, s’apprête à supprimer jusqu’à 14.000 postes, au lieu de 6.000 envisagés précédemment, et va solliciter plus que prévu ses actionnaires, selon la presse japonaise de samedi.
D’après les quotidiens Yomiuri Shimbun et Nikkei, Renesas est en train de mettre la dernière touche à un plan comprenant la réduction d’un tiers de ses effectifs, soit environ jusqu’à 14.000 emplois sur les quelque 42.800 recensés.
Cette diminution se ferait pas le gel des recrutements de nouveaux salariés, le non-remplacement des personnes partant à la retraite, l’appel à des départs volontaires et le transfert d’employés aux maisons actionnaires que sont les groupes d’électronique diversifiés NEC, Hitachi et Mitsubishi Electric, ont précisé les journaux.
Parallèlement, l’entreprise prévoit de renforcer son assise financière par une augmentation de capital de 100 milliards de yens (environ 1 milliard d’euros), ont affirmé les mêmes sources.
Un plan antérieur prévoyait une diminution des effectifs de l’ordre de 6.000 postes, assortie d’une augmentation de capital de 50 milliards de yens, mais le groupe serait en train de se résoudre à aller deux fois plus loin sur l’insistance de ses banques qui jugeaient insuffisantes les précédentes propositions de restructuration.
Le groupe se verrait aussi contraint de fermer ou vendre plusieurs de ses 19 usines au Japon, toujours dans le but de diminuer ses coûts fixes.
Renesas, qui traverse une passe difficile à l’instar du spécialiste nippon des mémoires DRAM, Elpida Memory, tombé en faillite, prévoirait également de revoir ses procédés de production en confiant davantage de tâches à des sous-traitants afin de réduire ses frais fixes.
Par ailleurs, le groupe est en discussions avec ses compatriotes Fujitsu et Panasonic en vue d’un regroupement de leurs divisions du développement et de fabrication des circuits intégrés à grande échelle (LSI), ce qui permettrait de mieux lutter contre la concurrence et de disposer de capacités d’investissement plus importantes, condition sine qua non pour produire des puces sur-mesure compétitives.
Toutes ces dispositions pourraient être présentées d’ici à l’assemblée générale des actionnaires prévue fin juin.
Toutefois, toujours selon la presse, les maisons-mères actionnaires ne sont pas nécessairement enclines à mettre la main au portefeuille, ce qui rend incertaine l’issue des mesures envisagées.
Renesas avait démenti récemment dans un bref communiqué les premières informations parues dans les journaux sur les dispositions de redressement en cours d’examen.
Entité issue de la fusion de Renesas Technology (coentreprise créée par Hitachi et Mitsubishi Electric) et de NEC Electronics, ex-filiale de semi-conducteurs du groupe NEC, Renesas Electronics a achevé en mars dans le rouge l’exercice 2011-2012.
La firme a été victime d’importantes pertes au premier semestre liées au séisme du 11 mars 2011 au Japon, puis a pâti d’une dégradation du marché international des puces électroniques sur fond de ralentissement de l’activité internationale.
Le groupe Renesas s’est pour l’heure abstenu de toute prévision pour l’année budgétaire en cours, justifiant cette retenue par le fait qu’il n’est pas encore en mesure d’évaluer l’évolution du marché des semi-conducteurs, en dépit de signes partiels encourageants.
Les fabricants japonais de semi-conducteurs souffrent durement de la hausse de la devise japonaise conjuguée à une baisse des prix des composants sur fond de concurrence féroce de groupes sud-coréens.
Elpida Memory, qui a déposé le bilan fin février, doit être secouru par l’américain Micron Technology qui devrait le racheter. Les deux groupes sont actuellement en train de discuter les modalités de ce rapprochement.