La crise financière affecte l’économie réelle des pays méditerranéens

Par : Tallel

crise-28052012-320.gifUne étude du Forum Euroméditerranéen des
Instituts de Sciences Économiques (FEMISE),
dont notre confrère econstrum.info s’est procuré une copie, souligne que les PME
et PMI marocaines, algériennes et tunisiennes ont été durement touchés par la
crise financière internationale mais également par le “Printemps arabe“.

L’étude indique que, «à la différence des économies occidentales, la crise
financière internationale a eu davantage d’effets sur les économies réelles du
Maghreb que sur le système financier à proprement parler… Cela s’est traduit de
façon contrastée selon les pays par un ralentissement du commerce international,
un impact sur les transferts de revenus, une perte des réserves de change, un
déficit de la balance des paiements et une augmentation de la dette publique».

Cité par econostrum.info, Sami Mouley, professeur de finance internationale à
l’université de Tunis, fait une comparaison entre le Maroc, l’Algérie et la
Tunisie. Selon lui, «la crise a entraîné des difficultés d’accès aux
financements bancaires et aux marchés boursiers. Les crédits ne représentent pas
plus de 19% des sources de financement des
PME et PMI. Les entreprises ont
recours pour 51% à leur propre capacité d’autofinancement et le marché boursier
atteint péniblement 2%!».

Ensuite, il estime que «le pays le plus touché a été la Tunisie avec de fortes
tensions inflationnistes. L’indice des prix à la consommation a grimpé de 2,2
points en un an. En revanche, la dynamique économique au Maroc a été soutenue à
la faveur de la diminution des collatéraux exigibles (garanties hypothécaires)».
Et le professeur conclut en disant que «les trois pays (Maroc, Algérie et
Tunisie, NDL) subissent de plein fouet les conséquences de la crise de la zone
euro».

Concernant l’Algérie, le diagnostic n’est guère brillant, en ce sens que «… le
climat de post crise financière a induit le développement de pratiques
anticoncurrentielles rattachées à la corruption, en particulier dans l’octroi de
licences et brevets».

Pour l’avenir, Sami Mouley pense nécessaire la mise en place «… de nouvelles
modalités opérationnelles de coopération Euromed…, dépassant le dispositif de
l’Union pour la Méditerranée». Dans cette perspective, il est impératif que «les
mécanismes de gestion anticipée de crise, à définir pour les pays de la zone
euro, soient étendus aux pays méditerranéens. Pour ce faire et “afin de prévenir
de nouvelles crises financières“, le professeur Mouley suggère de «réfléchir à
introduire un régime de change commun entre l’euro et ces trois pays, avec des
mécanismes de viabilité des positions extérieures (protection de la balance des
paiements)».