Parisot réclame un “cadrage économique” des chantiers sociaux, apprécie la méthode

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éunion avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (2e G), le 29 mais 2012 à Paris (Photo : Thomas Samson)

[29/05/2012 18:12:13] PARIS (AFP) La patronne du Medef, Laurence Parisot, a alerté mardi le Premier ministre sur “la fragilité du tissu économique” et réclamé que la grande conférence sociale de juillet “comporte un volet économique”, tout en saluant sa méthode d'”écoute” et de “concertation”.

“C’est un signal d’alarme que nous tirons”, “il faut être très prudent, très très attentif à ce qui pourrait être une augmentation du coût du travail”, en “augmentant les charges sociales”, a déclaré à la presse Mme Parisot, qui a clos la journée marathon de consultations des partenaires sociaux menées par Jean-Marc Ayrault et quatre ministres à Matignon.

Elle leur a remis une liste d'”indicateurs” montrant “la chute de rentabilité, la chute des possibilités de financement, bref la dégradation de la situation de nos entreprises”.

Pour cette raison, elle a expliqué avoir demandé “que la conférence sociale comporte également un volet économique” et que les enjeux soient abordés “dans une perspective européenne”.

“Un cadrage économique de la situation est nécessaire sur un certain nombre de réformes envisagées par le gouvernement, je pense notamment aux retraites”, a-t-elle ajouté.

Comme les autres délégations, elle a salué la concertation engagée, “dit à quel point nous apprécions la méthode de travail”, résumée en trois mots: “écoute, échange, concertation”. Il s’agit selon elle “clairement la meilleure façon d’agir car nous sommes tous dans le même bateau” pour “trouver l’intérêt commun supérieur”.

Elle a identifié des convergences de vue avec le gouvernement “sur ce diagnostic de la fragilité de la situation économique”, “l’intérêt et la nécessité d’une initiative de croissance” et une “priorité” partagée: “l’emploi, l’emploi, l’emploi”. La “priorité des priorités, c’est d’éviter au 2e semestre de cette année une augmentation des plans sociaux”, a-t-elle martelé.

Tout en redisant son opposition à un coup de pouce du Smic, qui “empêcherait les embauches”, elle a proposé de “travailler sur les trajectoires des salariés qui sont au Smic” pour qu’ils y restent “le moins longtemps possible”, pensant notamment aux “20% de jeunes” qui ne décollent pas d’un salaire minimum.

Sur le rétablissement de la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé très tôt, qui doit être arbitré par le gouvernement dans les deux semaines à venir, elle a en revanche précisé ses inquiétudes: “il y a un risque très sérieux sur les régimes complémentaires, notamment sur l’un d’entre eux (ndlr: l’Agirc) qui pourrait se retrouver en situation de faillite à l’horizon 2014-2015”.