à New York (Photo : Timothy A. Clary) |
[30/05/2012 07:25:45] TOKYO (AFP) La banque américaine JPMorgan Chase, en pleine tourmente pour les pertes colossales de son activité de courtage, fait l’objet d’une enquête distincte du gendarme de la Bourse de Tokyo dans une affaire de délit d’initiés, a affirmé mardi l’agence Dow Jones Newswires.
JPMorgan Chase était l’une des deux institutions chargée de garantir une émission de nouvelles actions par l’entreprise japonaise Nippon Sheet Glass en août 2010, à propos de laquelle la commission de surveillance des opérations de la Bourse de Tokyo (SESC) mène des investigations.
Mardi, la SESC a réclamé à son autorité de tutelle, l’Agence des services financiers du Japon (FSA), d’imposer une amende à un gestionnaire d’actif, Asuka Asset Management, qu’elle a jugé coupable de délit d’initié dans le cadre de cette émission.
Juste avant l’augmentation de capital de Nippon Sheet Glass, Asuka Asset Management a eu vent de l’opération en préparation et a procédé à des ventes à découvert d’actions du groupe, les cédant au prix fort avant l’information publiée et les rachetant à prix cassés une fois la nouvelle diffusée.
D’après Dow Jones Newswires, la SESC soupçonne un courtier de JP Morgan Chase d’être à l’origine de la fuite qui a permis au gestionnaire d’actif d’empocher 60,5 millions de yens lors de cette opération frauduleuse (environ 600.000 euros au taux de change actuel).
Dans un communiqué, JPMorgan Securities Japan, l’une des branches nippones de la banque américaine, a expliqué “n’avoir reçu aucune indication des autorités suggérant l’implication dans cette affaire de l’ensemble de l’entreprise JP Morgan ou de l’ensemble d’une de ses divisions”. Elle s’est toutefois abstenue d’évoquer l’éventuelle implication d’un de ses collaborateurs.
“Nous prenons ceci très au sérieux et continuons d’améliorer nos systèmes de contrôles internes. Nous coopérons pleinement avec les autorités dans cette affaire”, a-t-elle ajouté.
L’autre maison choisie par Nippon Sheet Glass pour accomplir l’augmentation du capital, Daiwa Securities, a affirmé n’être en rien impliquée dans le délit d’initié, d’après Dow Jones Newswires.
Aux Etats-Unis, les régulateurs financiers et le FBI enquêtent déjà sur JPMorgan Chase qui a révélé le 10 mai avoir perdu 2 milliards de dollars sur le marché des dérivés de crédit, à l’occasion d’une opération de couverture que son PDG Jamie Dimon a décrite comme une “mauvaise stratégie, mal exécutée”.
Le New York Times a affirmé depuis que les pertes de courtage s’étaient aggravées d’au moins 1 milliard de dollars supplémentaire, en raison de l’intervention de fonds spéculatifs et autres investisseurs profitant des difficultés de la première banque américaine en termes d’actifs.