ège de Bankia à Madrid (Photo : Dominique Faget) |
[30/05/2012 11:57:03] PARIS (AFP) Les marchés boursiers et obligataires continuaient d’être affectés mercredi à la mi-journée par les difficultés croissantes de l’Espagne et de ses banques, ce qui s’est traduit notamment pour l’Italie par un emprunt au prix fort.
Après une ouverture en recul net pour l’ensemble des Bourses européennes, la tendance s’est confirmée au cours de la journée. A 11H15 GMT Paris perdait ainsi 0,75%, Londres 1,29%, Francfort 0,71%, Milan 1,00% et Madrid 1,08%.
Sur le marché obligataire les taux d’emprunt de l’Espagne et de l’Italie s’envolaient, révélant les craintes des investisseurs pour ces deux pays fragiles de la zone euro.
Dans ce contexte, l’Italie a levé 5,74 milliards d’euros à moyen et long terme à des taux en forte hausse, même si la demande a été en général stable.
“L’adjudication n’est pas terrible. On n’est pas dans la même situation que l’Espagne mais il y a un léger effet de contagion”, a expliqué Renaud Murail, gérant chez Barclays.
Du côté de l’Espagne c’est l’écart de taux entre l’Espagne et l’Allemagne qui a atteint de nouveaux records.
Car c’est surtout l’Espagne qui concentre les inquiétudes, du fait notamment des incertitudes entourant l’avenir de Bankia, troisième banque du pays par les actifs. La banque a en effet besoin de 23,5 milliards d’euros, dont 19 restent encore à trouver.
Or, selon des articles du Wall Street Journal et du Financial Times, la Banque centrale européenne (BCE) s’oppose à l’idée de Madrid d’injecter des obligations souveraines dans Bankia, qui pourrait les déposer auprès de l’institution monétaire en échange d’argent frais.
Le ministre espagnol de l’Economie, Luis de Guindos, a nié mercredi que la BCE ait refusé un plan visant à recapitaliser Bankia.
“Notre première option c’est de nous tourner vers les marchés pour le plan (de recapitalisation, ndlr) de Bankia”, a indiqué une porte-parole du ministère de l’Economie.
“La question qu’on se pose c’est à quel moment le gouvernement espagnol va admettre qu’il va avoir besoin d’une aide extérieure pour recapitaliser les banques”, a estimé Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.
Pour les analystes du Crédit-Mutuel CIC, “le gouvernement espagnol perd chaque jour un peu plus de crédibilité quant à sa capacité à gérer la restructuration de son secteur bancaire”.
Pour ajouter aux problèmes en zone euro, les espoirs déçus d’un vaste plan de relance en Chine ont également pesé également sur les marchés, en particulier en Asie.
L’euro continuait lui aussi à accuser le coup et à 11H15 GMT, l’euro valait 1,2450 dollar contre 1,2503 dollar mardi vers 21H00 GMT, après être descendu dans la matinée à 1,2434 dollar soit un nouveau plus bas depuis juillet 2010.