Italie (Photo : Olivier Morin) |
[30/05/2012 19:53:49] ROME (AFP) L’industrie biomédicale italienne a été très durement touchée par le séisme qui a frappé mardi la zone de Mirandola, en Emilie-Romagne (nord-est de l’Italie), où se trouvent une centaine d’entreprises de ce secteur employant plus de 5.000 personnes.
Les sociétés biomédicales de Mirandola, une ville de 22.000 habitants située à une trentaine de kilomètres de Modène, sont organisées dans un consortium “leader en Europe dans la fabrication du matériel médical en plastique jetable (seringues, flacons, etc..), d’appareils et d’instruments pour la dialyse, la chirurgie cardiaque, la transfusion et autres”, selon leur site internet.
Les entreprises du secteur, dont des filiales de multinationales (B.Braun, Covidien, Fresenius, Gambro Dasco ou Sorin) “fabriquent aussi bien des produits finis que des composants. Mirandola est leader sur le marché européen des composants pour l’hémodialyse”, selon la même source.
Ce “district industriel” biomédical est né de l’idée de Mario Veronesi, un ancien pharmacien et représentant d’une société américaine, originaire de cette région, qui a commencé la fabrication dans son garage de produits jetables pour les hôpitaux, avant de créer en 1964 la première société du secteur, Sterilplast qui allait susciter des dizaines de vocations.
En 2009 malgré la crise mondiale, le chiffre d’affaires de ce secteur industriel avait atteint 950 millions d’euros, en hausse de 4,5% sur un an, et 40% des ventes étaient réalisées à l’exportation.
La région avait été touchée il y a dix jours par un séisme de magnitude 6 qui avait déjà provoqué d’importants dégâts.
Selon le quotidien La Repubblica, le séisme du 20 mai a causé des dégâts “structurels”, c’est-à-dire aux hangars de fabrication et aux machines-outils, de l’ordre de 300 millions d’euros tandis que celui de mardi a provoqué des dégâts chiffrés à environ 600 millions d’euros. Il s’agit d’installations de haute technologie.
“La première urgence maintenant est de garantir aux 45.000 dialysés italiens les produits et appareils nécessaires pour leur survie quotidienne”, a déclaré Stefano Rimondi, président de l’association locale Assobiomedica et actionnaire de la Bellco, une des sociétés biomédicales de Mirandola.
L’entreprise “a subi des dégâts structurels qui rendent impossibles aussi bien la production que la gestion des stocks” existants, a-t-il ajouté.
“Après le séisme du dimanche 20 mai nous pensions pouvoir reprendre progressivement la production dans un délai de deux mois. Maintenant la situation a empiré et je ne peux pas faire de prévisions. Les dernières secousses ont changé dramatiquement les perspectives”, a-t-il ajouté, soulignant que la zone produit 60% des produits et équipements nécessaires à la dialyse.
Comme d’autres régions du Nord de l’Italie, poumon économique de la péninsule, cette partie de l’Emilie-Romagne est une succession de vastes zones agricoles et de PME familiales opérant dans de nombreux secteurs industriels.
Le secteur biomédical, la construction mécanique, l’alimentaire ou le carrelage représentent les points forts de cette région qui concentre 1% environ du PIB italien.
Mardi, les célèbres entreprises Ferrari, Maserati et Ducati avaient fermé pour la journée leurs usines dans la zone, même si les bâtiments n’avaient pas été endommagés.
Rien que pour le secteur agricole, la Coldiretti a évalué à 500 millions d’euros les dégâts provoqués par les deux tremblements de terre.