Air France-KLM : les actionnaires se prononcent sur la prime de l’ancien patron

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

[31/05/2012 04:55:36] PARIS (AFP) L’assemblée générale d’Air France-KLM pourrait être particulièrement houleuse jeudi, les actionnaires devant se prononcer sur le versement de 400.000 euros à leur ancien patron au moment où les salariés sont contraints aux efforts pour redresser les comptes du groupe.

Cette prime, dont l’ancien directeur général Pierre-Henri Gourgeon a bénéficié en octobre en contrepartie d’un engagement de non-concurrence pendant trois ans, fait partie d’une rémunération exceptionnelle d’un montant de 1,4 million d’euros, décidée par le conseil d’administration à la suite de son éviction en octobre 2011.

Elle a été accordée dans le cadre d’une convention, liant M. Gourgeon au groupe franco-néerlandais. Mais le code du commerce prévoit qu’elle soit soumise aux actionnaires.

L’Etat français est actionnaire d’Air France-KLM à hauteur de 15,8% et, sous l’impulsion du nouveau gouvernement socialiste, il souhaite limiter la rémunération des dirigeants des entreprises desquelles il est actionnaire.

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à Matignon, à Paris (Photo : Pierre Verdy)

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a fait savoir mercredi que l’Etat mettrait son veto à cette résolution.

Cette polémique devrait toutefois être sans conséquence immédiate, la non ratification de cette prime ne signifiant pas obligation de remboursement.

En outre, les actionnaires, déprimés par l’évolution du titre Air France-KLM (-12,26% depuis le 1er janvier et chute de plus de 70% les douze derniers mois), seront focalisés sur les informations relatives au plan d’économies de deux milliards initié en janvier.

Ce plan triennal, qui s’est déjà traduit par le gel des salaires, des embauches, des investissements, est entré dans une phase particulièrement délicate puisque la direction est en négociations avec les syndicats pour refonder les conditions salariales.

Air France, encore plus en difficultés que sa consoeur KLM en raison de la concurrence des compagnies low cost sur son réseau domestique, a reconnu en outre la semaine dernière un sureffectif qui devrait se solder par un plan de départs volontaires. 5.000 emplois pourraient être concernés, selon certains médias, un nombre démenti par la direction.

La compagnie tricolore espère un retour à l’équilibre en 2014 pour son activité court et moyen-courrier, en perte d’environ 500 millions d’euros en 2011.

Elle souhaite, pour ce faire, généraliser le modèle économique de ses “bases province” de Marseille, Toulouse et Nice, qui consiste à faire tourner davantage équipages et avions pour augmenter la productivité et réduire les coûts de 15%.