à Dublin (Photo : Peter Muhly) |
[01/06/2012 05:31:36] DUBLIN (AFP) Les Irlandais se sont rendus aux urnes jeudi pour voter sur un référendum sur le pacte budgétaire européen, le “oui” étant donné favori de ce scrutin qui s’est déroulé sous l’oeil attentif de Bruxelles et des autres pays européens, bien qu’une faible participation laissait présager un score plus serré que prévu.
Les bureaux de vote ont fermé à 21H00 GMT et le résultat est attendu vendredi.
“Les derniers sondages avant l’ouverture des bureaux de vote donnaient tous le “Oui” largement en tête.
Selon des estimations de la télévision irlandaise, seule la moitié des 3,1 millions d’électeurs ont déposé leur bulletin dans les urnes, rappelant qu’une faible participation a favorisé le “non” dans les référendums précédents en Irlande.
L’Irlande est le seul pays européen à ce stade à avoir organisé un référendum national sur ce pacte signé par les 27 membres de l’UE, sauf la Grande-Bretagne et la République tchèque. Le pacte prévoit de respecter la “règle d’or” sur l’équilibre des comptes, sous peine de sanctions. Rejeter le pacte, – une mesure soutenue par l’Allemagne qui pénaliserait les pays qui n’arriveraient pas à maîtriser leur déficit – pourrait donner du grain à moudre aux Européens de plus en plus nombreux à rejeter les mesures d’austérité.
The Irish Independent et The Irish Daily Mail ont pris clairement position en faveur du “oui”, le premier avertissant qu’un vote négatif “ravalerait notre réputation au niveau de celle de la Grèce” tandis que le second soulignait que cela “reléguerait l’Irlande à la périphérie de l’Europe”.
Pour Finbar McDonnell, qui travaille dans la construction, “un vote positif montrerait que l’Irlande veut appartenir au noyau dur de l’Europe, à la différence de nos voisins du Royaume-Uni, qui ont choisi de ne pas en faire partie”.
Le gouvernement irlandais a mis ces dernières semaines tout son poids dans la balance pour convaincre les 3,1 millions d’électeurs de voter en faveur du traité afin d’assurer l’accès du pays aux fonds du futur mécanisme de stabilité européen, qui doit entrer en vigueur en juillet.
Mais les électeurs pourraient être tentés de manifester leur rejet de l’austérité qui accompagne la mise en oeuvre du plan de sauvetage de 85 milliards d’euros de l’Union européenne et du Fonds monétaire international adopté fin 2010 pour éviter la faillite de son secteur bancaire. Le Sinn Fein, parti nationaliste de gauche, a fait campagne pour le non, affirmant que le texte “inscrira l’austérité dans la Constitution” de l’Irlande.
La veille du scrutin, le Premier ministre Enda Kenny a encore rappelé qu’il s’agissait de “stabilité, de rétablir la confiance dans l’euro” et qu’un vote en faveur du “oui” montrerait que “l’Irlande montre l’exemple”.
Un référendum est toujours un exercice risqué en Irlande où les électeurs avaient rejeté les traités de Nice puis de Lisbonne en 2001 et 2008, menaçant de bloquer l’ensemble du processus de construction européenne. Dans les deux cas, un nouveau référendum avait été organisé et s’était finalement soldé par un “oui”.
Un “non” irlandais ne compromettrait pas la mise en oeuvre du traité, qui doit entrer en vigueur dès que 12 pays de la zone euro l’auront ratifié, mais il priverait l’Irlande d’accès au Mécanisme européen de stabilité (MES) et enverrait un signal négatif au moment où la zone euro s’enfonce dans la crise.