Google retouche son moteur de recherche en Chine, pour éviter des censures

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à Pekin. (Photo : Ed Jones)

[01/06/2012 08:03:41] SAN FRANCISCO (AFP) Google a ajusté jeudi les modalités de son moteur de recherche en Chine pour avertir les internautes du pays quand ils utilisent des mots clés pouvant provoquer une censure dans les résultats de leur recherche ou des problèmes de connexion.

Cette modification résulte de plaintes formulées à l’encontre de Google sur la fiabilité de son moteur de recherche en Chine continentale, suite à des cas avérés de censure, a expliqué le vice-président de Google pour la recherche, Alan Eustace.

Pékin a en effet mis en place une censure de l’internet très perfectionnée, surnommée le “Great Firewall”, jeu de mot en anglais qui mélange les termes “Grande Muraille” (“Great Wall”) et pare-feu (“firewall”).

“Après avoir bien analysé les rapports d’utilisateurs, nous avons constaté que ces interruptions sont étroitement corrélées aux recherches sur un ensemble spécifique de sujets”, a déclaré Alan Eustace.

Certains caractères chinois qui se trouvent dans le nom de dirigeants, actuels ou non, tel celui qui signifie “rivière”, peuvent par exemple retarder l’affichage de résultats. C’est aussi le cas de caractères simplifiés.

Pour répondre au problème, des messages d’alerte vont apparaître sur les écrans des internautes chinois quand ils tapent ces mots clés pouvant causer des “problèmes de connexion”, a poursuivi Alan Eustace.

“En encourageant les gens à revoir leur recherche, nous espérons réduire ces perturbations”, a-t-il dit.

Le géant de l’informatique ne propose pas de mots clés alternatifs. Cet effort reste à la charge de l’utilisateur, qui peut aussi décider d’ignorer l’alerte et de continuer sa recherche avec les mêmes caractères.

Il y a deux ans, Google avait fermé son moteur de recherche chinois, dirigeant les internautes de Chine continentale vers sa page à Hong Kong, celle-ci n’étant pas censurée.

Cette décision faisait alors suite à des censures et des cyberattaques de la part du gouvernement chinois, avait justifié Google. Mais Pékin avait nié toute attaque vers les comptes Gmail de dissidents chinois, comme le soutenait le groupe informatique, et avait jugé “très mal” le fait de cesser le filtrage de la version chinoise de son moteur de recherche.