L’euro baisse toujours plus face au dollar, la croissance mondiale inquiète

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Des euros et des dollars (Photo : Bertrand Langlois)

[01/06/2012 09:56:37] LONDRES (AFP) L’euro reculait face au dollar vendredi, à des niveaux de faiblesse plus vus depuis début juillet 2010, la hausse du chômage en zone euro en avril au niveau record de 11% s’ajoutant à de vives inquiétudes liées au ralentissement de la croissance de l’économie chinoise.

Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), l’euro valait 1,2313 dollar, contre 1,2361 dollar jeudi vers 21H00 GMT, un nouveau plus bas depuis le 1er juillet 2010.

L’euro reculait également face à la devise nippone, à 96,26 yens, contre 96,82 yens jeudi, un nouveau plus bas depuis décembre 2000.

Le dollar baissait aussi face à la monnaie japonaise, à 78,17 yens contre 78,33 yens jeudi soir, un nouveau plus bas depuis mi février.

“Un nouveau jour, un nouveau plus bas de l’euro face au dollar, mais cette fois-ci ce ne sont pas de mauvaises nouvelles en provenance de Grèce ou d’Espagne qui pèsent sur l’euro mais de mauvais chiffres d’activité manufacturière en Chine”, commentaient les analystes de Commerzbank.

Le fort ralentissement de l’activité manufacturière en Chine en mai, mis en évidence par deux indices publiés séparément vendredi, confirme la baisse de la croissance dans la deuxième économie mondiale, où des mesures de relance ont été annoncées cette semaine.

Ces mauvais chiffres alimentaient les inquiétudes des cambistes sur la reprise économique mondiale dont la Chine est le moteur.

Dans ce contexte, les cambistes étaient d’autant plus refroidis par la hausse du taux de chômage dans la zone euro, qui a atteint en avril le niveau record de 11,0% de la population active, comme en mars où le chiffre a été révisé à la hausse, selon des chiffres diffusés vendredi. Ces chiffres ont entraîné une légère accélération du repli de l’euro face au dollar et au yen.

Les cambistes fuyaient ainsi les actifs jugés les plus risqués, comme la monnaie unique, pour aller vers la sécurité que représentent à leurs yeux des devises comme le billet vert ou le monnaie nipponne.

De plus, les investisseurs restaient particulièrement attentifs aux turbulences en Europe où ils craignent de voir l’Espagne avoir recours à un plan de sauvetage et la Grèce s’orienter vers une sortie de la zone euro si les partis anti-austérité gagnent encore du terrain lors d’un nouveau scrutin législatif tendu prévu le 17 juin.

Les cambistes attendent notamment de voir les détails du plan de sauvetage espagnol de la banque Bankia, premier prêteur du pays affaibli par des crédits immobiliers à risque. Bankia a besoin de plus de 23 milliards d’euros, dont 19 restent encore à trouver pour éviter la faillite.

Or les conditions de financement de l’Espagne continuent à se détériorer et les taux d’emprunt à dix ans de l’Espagne ne cessent de grimper, se rapprochant dangereusement du seuil de 7%, jugé ingérable par les investisseurs.

Par ailleurs, au lendemain de mauvais chiffres de l’emploi dans le secteur privé américain, le rapport officiel mensuel sur l’emploi et le chômage aux Etats-Unis “sera clef pour le moral des investisseurs”, notait Brenda Kelly, analyste chez CMC Markets.

Ce rapport est très important pour évaluer la vigueur de la reprise de l’économie américaine.

Vers 09H00 GMT, la livre britannique baissait face à l’euro, à 80,56 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,5276 dollar, son niveau le plus faible depuis mi janvier.

La devise helvétique restait stable face à l’euro, à 1,2009 franc suisse pour un euro, mais reculait face au billet vert, à 0,9753 franc suisse pour un dollar, un nouveau plus bas depuis février 2011.

L’once d’or valait 1.549,50 dollars contre 1.558 dollars jeudi soir.