Affaiblie par l’Espagne, la Bourse de Paris va s’en remettre à la BCE

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[02/06/2012 09:45:12] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a vécu ces derniers jours au rythme des difficultés du secteur bancaire espagnol et ce dossier va rester la semaine prochaine le grand souci des investisseurs, dont le principal espoir à court terme réside dans la réunion de la Banque centrale européenne mercredi.

Pendant la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 3,20% et terminé vendredi à 2.950,47 points, au plus bas depuis six mois.

Au total, depuis le début de l’année, le marché parisien accuse un repli de 6,63%. En deux mois et demi, il a perdu 600 points soit environ 17%.

“La nouvelle séquence de stress subie par les marchés européens depuis deux mois conduit légitimement les investisseurs à déserter les actifs les plus risqués”, résume Fabrice Cousté, chez CMC Markets France.

“Les marchés ont une lecture politique des événements”, prévient de son côté Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital.

Le feuilleton espagnol fait passer pour l’heure les tourments de la Grèce au second plan, les investisseurs retenant leur souffle d’ici les élections législatives du 17 juin à Athènes.

L’Espagne concentre les inquiétudes: les marchés sont de plus en plus convaincus que le pays va être obligé à court terme de demander une aide internationale afin de recapitaliser ses banques, notamment Bankia dont le plan de sauvetage est le plus cher de l’histoire du pays.

“Les incertitudes portent à la fois sur le coût de la recapitalisation des banques et les moyens de le faire”, rappelle Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier Aurel BGC.

Le pays est dépourvu de marge de manoeuvre, puisque sauver ses banques nécessite d’emprunter de l’argent sur les marchés, au moment où ses taux d’intérêt s’envolent.

Du coup, les investisseurs vont continuer à avoir les yeux rivés sur le marché obligataire, baromètre des tensions.

Toute nouvelle hausse des taux pourrait se traduire par des secousses sur les marchés boursiers. D’autant que les statistiques confirment que l’économie de la zone euro patine.

La semaine prochaine, hormis des indicateurs de production industrielle, les investisseurs surveilleront la deuxième estimation de la croissance en zone euro.

Mais les analystes sont d’accord pour dire que le grand rendez-vous des prochains jours réside dans la réunion mercredi de la Banque centrale européenne (BCE), qui peut agir sur le taux d’intérêt ou racheter directement de la dette.

“Les marchés commencent avoir des attentes un peu plus fortes sur la BCE, mais du coup le risque de déception augmente”, estime M. Mourier.

De leur côté, les économistes du bancassureur ING estiment que la BCE va attendre, “afin d’essayer de continuer à mettre une pression aussi forte que possible sur les responsables politiques européens”.

Du fait des vives tensions dans la zone euro, les marchés pourraient être tentés une nouvelle fois de faire passer au second plan les indicateurs américains, avec la semaine prochaine l’ISM dans les services et le Libre Beige de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Les mauvais indicateurs sur l’emploi outre-Atlantique ont pesé sur les places boursières vendredi.

“Ce n’est pas la principale préoccupation mais une mauvaise nouvelle ne serait pas bien accueillie pour autant”, selon M. Mourier.

Les marchés n’oublieront pas non plus de regarder la Chine, où les discours officiels refusant un plan de relance de vaste ampleur ont pesé sur le moral des investisseurs cette semaine.

“Le ralentissement de la croissance en Chine fait aussi partie des doutes qui circulent sur les marchés”, prévient M. Lamielle.

Euronext (CAC 40)