Règlement de comptes chez Generali, le DG Perissinotto ne rend pas les armes

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assureur italien Generali (Photo : GERARD JULIEN)

[02/06/2012 11:59:07] MILAN (Italie) (AFP) Plusieurs grands actionnaires de Generali comptaient débarquer samedi le directeur général de l’assureur italien lors d’un conseil d’administration sous haute tension mais, criant à l’injustice, Giovanni Perissinotto était bien décidé à se battre jusqu’au bout.

Convoqués en urgence jeudi soir, les membres du conseil d’administration sont réunis au siège milanais du “Lion de Trieste” depuis 08H30 GMT.

En colère face à la chute de l’action et des résultats, Mediobanca, premier actionnaire avec 13,24% du capital, et le groupe des grands actionnaires privés (le fondateur de Luxottica Leonardo Del Vecchio, l’éditeur De Agostini et le groupe de construction Caltagirone) veulent remplacer M. Perissinotto par Mario Greco, membre du comité exécutif de l’assureur suisse Zurich Insurance Group.

Le Français Vincent Bolloré, vice-président de Generali, se serait rangé de leur côté.

Giovanni Perissinotto n’est plus le manager “approprié pour gérer Generali depuis longtemps” comme l’ont montré la “modestie” des résultats et son “manque total de vision stratégique”, a dénoncé vendredi M. Del Vecchio, qui détient 3% de Generali.

Le bénéfice net de Generali a fondu de près de 50% en 2011. L’action a chuté de son côté d’environ 30% depuis le début de l’année mais a rebondi vendredi, portée par la probable éviction du patron.

Convoqué mercredi par la direction de Mediobanca, le directeur général de Generali, à la tête du groupe depuis 2001, a refusé de démissionner et a imposé la mise au vote d’une motion de défiance pour le chasser.

Criant à l’injustice, M. Perissinotto a assuré vendredi que le groupe était “solide”, qu’il disposait d'”indicateurs de performance parmi les meilleurs du marché” et que la chute de l’action n’était pas due à des erreurs de gestion mais à la forte exposition de l’assureur à la dette italienne.

Accusant Mediobanca de mettre “ses propres intérêts” au-dessus de ceux de Generali, il a affirmé que la banque, qui soutient la fusion entre les assureurs FonSai et Unipol, voulait sa démission car il n’avait pas su dissuader le fonds Palladio, de l’un de ses proches, de faire une contre-offre.

Les opposants à Giovanni Perissinotto assurent pouvoir disposer d’une “large majorité” avec “11 ou 12 voix sur 17” au sein du conseil, a assuré samedi matin à l’AFP une source proche du dossier.

Mais M. Perissinotto ne compte pas rendre les armes et “arrivera avec un mémoire en défense”, a ajouté cette source, prévoyant un “combat” entre les deux camps.

Selon la presse, le directeur général aurait tenté le tout pour le tout pour rallier des soutiens au sein du conseil.

“Au cours des dernières heures, le contexte serait plus incertain” et “les administrateurs indépendants s’apprêteraient à jouer un rôle clé”, souligne samedi le quotidien économique Il Sole 24 Ore.

M. Perissinotto dispose déjà de l’appui du patron de Tod’s Diego Della Valle et de l’homme d’affaires tchèque Petr Kellner.

A son arrivée au siège milanais de Generali, M. Della Valle a indiqué vouloir “entendre ceux qui avaient combiné cet imbroglio” et souligné que “quoi qu’il se passe”, cette affaire minera “la crédibilité de notre pays sur les marchés internationaux”.

Alors que Generali est un pilier du système financier italien ayant des participations dans plusieurs grands groupes du pays, ce nouveau règlement de comptes replonge l’assureur dans la tourmente à peine plus d’un an après l’éviction en avril 2011 de son président Cesare Geronzi, remplacé par Gabriele Galateri di Genola.